mercredi 18 juillet 2012

La Syrie à genoux


Quatre hauts dignitaires du régime victimes d’un attentat suicide au cœur de Damas, c’est le signe de la fin du régime Bechar Al Assad. Mais la fin du régime signifie nécessairement la fin du pays.
Ce pays qui était le dernier à tenir tête devant les forces hégémoniques occidentales, avec pour fer de lance Israël, ne représente plus de menace. On peut ajouter que c’est le cas de l’Egypte, de la Lybie… Mais c’est en réalité plus grave quand il s’agit de la Syrie. La Syrie sur qui s’adosse le Hezbollah, qui est un relais pour l’Iran, soutien indéfectible de Hamas…
C’est fini tout ça. Quand on fait le bilan des «révolutions arabes», le résultat est là : une mise à genoux de tous les régimes réfractaires à «l’ordre mondial», soutenus par moments pas les grandes puissances, abandonnés à l’occasion des «révoltes populaires» et au profit de pouvoirs qui ont gardé l’essentiel des régimes honnis…
On ne peut pas regretter le régime syrien – ni le libyen, encore moins l’égyptien -, mais le Monde Arabe mettra du temps à se relever des effets destructeurs de ce qu’il est convenu d’appeler «le printemps arabe». Et, nous regrettons déjà l’écroulement d’Etats entiers. La Syrie, la Libye, le Yémen, dans une moindre mesure l’Egypte et la Tunisie… ne font pas le modèle. Ces pays se présentent plutôt comme contremodèles. Quand on voit ce qui y arrive, on ne peut que craindre le pire pour les pays qui suivraient cette voie-là.
Aujourd’hui, on peut constater que l’Occident a apprivoisé la contestation islamique pour en faire un allié. D’où le recul de la «résistance» qui a été le moteur des évolutions arabes ces dernières décennies. C’était toujours par rapport à Israël, aux Etats-Unis et aux puissances européennes que se définissaient les mouvements d’émancipation dans l’aire arabe. Voilà qu’aujourd’hui la promotion de la prise de pouvoir par ces mouvements est le souci premier des puissances hégémoniques. Que restera-t-il du bloc «du refus et de la résistance» après ce cycle de révoltes ?
Avec la mise à genoux de la Syrie, il n’en reste pas grand-chose.