mercredi 5 février 2014

A quand le gouvernement ?

La composition du nouveau gouvernement était attendue pour aujourd’hui. Visiblement elle sera reculée. «Au plus tôt dimanche soir, normalement lundi matin»… de la semaine prochaine. Le Président de la République devant voyager pour la Tunisie jeudi.
Ce retard serait dû à plusieurs facteurs dont le premier est la difficile association des partis de la Majorité. De façon générale, le Premier ministre, chef du gouvernement et son Président ne voudraient pas de députés élus au gouvernement. La logique est simple : ceux qui se sont présentés doivent obligatoirement siéger comme représentants des populations. Alors que tous les chefs de partis qui ont imposé leurs personnes à la tête de listes nationales pour passer facilement, tous veulent aussi être ministres.
Quand quelqu’un avait proposé que soit changé la règle de l’incompatibilité entre les postes de l’Exécutif et la qualité de député, le Conseil Constitutionnel avait rejeté la proposition pour cause d’inconstitutionnalité. Ce n’est pas tout le monde qui est au courant que quand un député est nommé, il perd définitivement son siège. Il serait bien de le rappeler.
Le retard a aussi des conséquences pour le gouvernement dont : si l’on a pris tant de temps pour le composer, c’est qu’il doit être un gouvernement de qualité. Le Premier ministre tout comme le Président de la République devront relever ce défi. Un évènement attendu tout ce temps doit se conclure de la plus belle des manières avec des propositions acceptables si elles ne sont pas inattaquables.
D’abord soigner la restructuration si elle doit intervenir. La création et/ou la suppression de départements doit obéir à des critères rationnels. Alléger la structure voudra dire qu’on cherche à diminuer le train de vie de l’Etat. Augmenter les départements s’expliquerait par le souci de créer quelque chose à partager. Quand on crée par exemple un ministère de l’économie pastorale, c’est bien parce que l’élevage constitue l’une de nos principales activités économiques et qu’il a toujours été le parent pauvre d’un département dédié à l’agriculture en général, à l’irrigué en particulier. Par contre en regroupant les départements de l’éducation, c’est bien la prise de conscience de l’échec d’une réforme qui aura alourdit l’administration sans apporter de réponses aux problématiques.

Suit le choix des personnes. On peut se dire que les ministres représentant les partis ne relèvent pas du choix du Premier ministre et du Président, mais tous les autres seront choisis par eux. Il va falloir nous expliquer le retard par la qualité des hommes et des femmes qui auront été choisis. Ce n’est pas difficile, même si l’on tient à la règle du dosage.