mercredi 21 novembre 2012

Les valeurs mères


C’est une discussion avec mon ami Billil qui m’a convaincu de parler de ce dont je vais vous parler. Un peu de ces valeurs qui ont manqué dans la gestion de la phase actuelle de notre devenir.
Trois notions selon mon ami ont disparu, participant au dérèglement de notre système de valeurs : «trezgui», «tmaghviir» et «tazawiit».
La première notion, «trezgui», est dérivée du nom de la première vague des Bani Hassane, les Awlad Rizg qui ont établi leur autorité sur une grande partie du sud-ouest, ce qui deviendra plus tard l’Emirat du Trarza. La notion leur dicte une certaine hauteur vis-à-vis de tout ce qui est «petit», ce qui est «minable»… Quand on est «mrezgui», il y a des misères qu’on ne peut s’autoriser. Exercer une pression sur le plus faible, voler, ruser pour avoir un indu, exprimer un attachement prononcé pour la nourriture, pour le bien d’ici-bas…
«Tmaghviir» vient des Mghafra, la deuxième et dernière vague des Hassanes qui ont finalement dominé le pays, imposant leur langue (le Hassaniya) et fondant un nouveau pouvoir. C’est une forme évoluée de «trezgui» et va plus loin parce qu’elle impose un devoir d’assistanat au plus faible, à l’opprimé, d’imposer la grandeur d’esprit, la Morale comme contrainte dans l’action…
«Tazawiit», c’est un concept tiré de la composante maraboutique (Zwaya) de la société. Ce sont bien les lettrés qui ont imposé une idéologie qui fait de leurs valeurs l’élément stabilisateur de la société…
Les trois notions imposent de ne pas mentir, de ne pas tricher, de ne pas trahir, d’être mesuré, tolérant, équitable, juste, précis… tout ce qui a manqué à l’élite mauritanienne ces dernières années, particulièrement ces dernières semaines…