samedi 18 août 2012

Vieux problèmes de traductions


Il y a quelques mois je fus invité par un groupe de gens de lettres à partager une réflexion autour de la traduction de la poésie locale en Français. Passer du Hassaniya, du Pulaar, du soninké, du Wolof au Français n’est pas tâche facile. Grâce à la persévérance de certains d’entre eux, nous étions parvenu quand même à traduire quelques chefs-d’œuvre dont le poème (tal’a) de Baba Ould Haddar, l’un des éminents héritiers d’une école qui a fait toute la grandeur du Sud-Ouest mauritanien et dont il reste l’une des incarnations. Une traduction en deux temps que je vous livre ci-après :
«msha yaamis maa ‘adhamnaah
e’la Llaah el hamdu liLlaah
wulyuum uura yaamis shifnaah
wuddahr ellaa dhakiivu taam
ilyuum içub’h ella vigvaah
subhaanak yalhay el gessaam
dhaak issub’h ishviih u shuraah
wajnaabu dhuuk ishviihum laam
had il yuum u haadha mahtuum
viddahr ilaa rad ittikhmaam
eddahr ella yaamis wu lyuum
wuçub’h eddahr ethlet eyaam»

Premier temps :
(hier est parti sans en exagérer/
devant Dieu son départ, Dieu merci/
aujourd’hui après hier on le voit/
et le Temps est comme cela/
aujourd’hui, demain le suit/
(Il faut trouver la traduction exacte de ces prières)
et demain est là-bas, qu’y a-t-il et quoi après/
que réserve-t-il dans ses entrailles/
si quelqu’un, et c’est fatal/
médite le Temps aujourd’hui/
le Temps, c’est hier, aujourd’hui/
et demain, le Temps c’est juste trois jours)

Deuxième temps :
(Hier est parti.
Sans en exagérer devant Dieu le départ,
Dieu merci aujourd’hui après hier se fait voir ;
et le Temps est comme cela et demain est là-bas ;
quoi en cet endroit, et quoi après, quoi dans ses entrailles,
si quelqu’un - et c’est fatal - médite le Temps, aujourd’hui/
le Temps c’est juste hier  aujourd’hui
et demain ;
le Temps c’est trois jours).