dimanche 19 octobre 2014

Pourquoi les rappeler ?

Une décision qui fait désordre : le rappel des enseignants détachés par le ministère de l’éducation. D’abord vu le nombre, la décision vide des départements entiers de leurs fonctionnaires. C’est le cas – ou presque – du ministère des affaires islamiques, de celui de la communication… Ensuite, elle ramène au secteur de l’éducation un personnel qui n’a pas pratiqué depuis des décennies le métier d’enseignant. C’est donc un fardeau plus qu’une solution. Mais revenons aux causes de ce phénomène.
La loi autorise le détachement des fonctionnaires dans des secteurs qui ne sont pas les leurs. Mais elle fixe un plafond de 10% à cet effet. C’est-à-dire qu’on ne peut pas aller au-delà de 10% de l’effectif total des enseignants à détacher. Au cours des trente dernières années, la loi – toutes les lois – n’a jamais été respectée. Le détachement est devenu la règle pour tous ceux qui veulent prendre à eux des cousins qu’ils n’ont pas pu affecter à Nouakchott, pour les faire travailler dans leurs départements et leur permettre éventuellement de vaquer à d’autres occupations. Il s’agit là de l’un des phénomènes dangereux promus et exploités par le système pour des raisons de clientélisme politique souvent. C’est comme avec le Personnel non permanent (PNP) qui a fini par devenir la règle, ou encore celui des pigistes dans les organes d’information qui ont fini par devenir les véritables employés des boîtes concernées. Il fut un temps ou un pigiste de la télévision, de la radio ou de l’agence touchait plus qu’un employé officiel. Il est vrai que parmi ces pigistes, il y a ceux qui produisent réellement.

Ce sont les erreurs du passé dont nous héritons les effets négatifs. Mais fallait-il aller dans le sens de récupérer les fonctionnaires en détachement ? Non ! Les problèmes que cela crée dans les administrations ainsi vidées et au niveau de l’éducation qui doit faire face à un effectif pléthorique et inutile (ils ne peuvent pas enseigner), ces problèmes auraient dû nous résoudre à choisir la voie qui consiste à laisser la situation ante en l’état où elle est tout en engageant une réelle politique de lutte contre le détachement. Mieux vaut décider d’arrêter l’hémorragie que de vouloir récupérer les effectifs perdus qui ne servent plus à rien, en tout cas pas dans l’exercice du métier d’enseignant. 

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