lundi 27 juillet 2015

Nous sommes tous responsables

Chaque jour nous apporte une nouvelle liste de morts sur les routes de Mauritanie. Dans la majeure partie des cas, c’est l’excès de vitesse qui est mis en cause. Dans une moindre mesure, l’état vétuste des routes et du parc automobile.
Ces dernières semaines, la majeure partie des morts sont des adolescents. Les histoires se suivent et se ressemblent. «Notre fils est sorti de chez nous pour faire une course. On nous a appelé à l’Hôpital pour nous apprendre sa mort». En allant de chez lui, il avait pris la «petite» voiture et a ensuite récupéré quelques-uns de ses amis pour les inviter à une partie de rodéo motorisé. Ces rodéos, il faut le dire, ont pour scène les grandes avenues de Nouakchott, là où les autorités sont sensées surveiller les allées et venues. Sur l’avenue Moktar Ould Daddah, au Ksar, sur la portion de la route Nouakchott-Nouadhibou, sur la route de l’aéroport… partout où il y a un petit espace qui permet de lancer la voiture à toute vitesse et de faire des virages abrupts. Et c’est bien dans ces parcours qu’il y a des morts ces jours-ci.
La responsabilité de tous est engagée. D’abord des parents qui laissent faire leurs enfants, s’ils ne les aident pas. Ensuite des autorités qui ne font rien pour arrêter l’hécatombe. C’est ici le lieu de souligner la responsabilité du groupement de sécurité routière, corps entièrement dédié à la sécurisation des routes et qui semble avoir baissé les bras devant l’arrogance et l’inconscience générale.
Regardons un croisement de l’avenue Moktar Ould Daddah. Nous verrons quelques éléments du GGSR qui regardent ailleurs le plus souvent. Aucun souci quand on brûle le feu, aucun réaction quand on fait de la vitesse en pleine ville, même que le passage des voitures sans immatriculation et avec verres fumés ne fait plus réagir comme avant.
Quand on brûle un feu rouge, c’est qu’on refuse d’attendre 25 secondes pour laisser passer l’autre et accepter d’attendre son tour. Si derrière, un agent nous arrête et ne fait que nous perdre dix ou quinze minutes à nous contrôler, il nous aura fait comprendre qu’on vient de perdre dix à quinze minutes alors qu’on a refusé d’attendre 25 secondes !
Pour le bien de tous, les autorités doivent réagir vigoureusement et enclencher une campagne d’information et de sensibilisation. Aujourd’hui tous ces morts ne semblent émouvoir personne. Comme s’il était normal de laisser l’inconscience et l’irresponsabilité décimer notre jeunesse.

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