lundi 3 février 2014

Quel gouvernement ?

C’est finalement Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf qui est reconduit, cette fois-ci pas seulement comme Premier ministre mais aussi chef de gouvernement. Il a promis un gouvernement de compétences et de large représentativité. On a très vite compris qu’il s’agit d’impliquer le plus large spectre de la Majorité, soit un ministre pour chaque trois députés. Et l’on attend de voir qui sera reconduit de qui ne le sera pas.
Le retour de Ould Mohamed Laghdaf était prévisible : la perspective de la présidentielle toute proche ne donnait pas au Président Ould Abdel Aziz la marge de manœuvre nécessaire pour lui permettre de changer fondamentalement son dispositif. D’autant plus que Ould Laghdaf a l’avantage de savoir où l’on en est avec la réalisation de certains projets structurants et mis en avant pour la campagne prochaine (Aftout, Dh’har, les routes en construction…). Il aura donc choisi de «garder celui qui l’a accompagné au lendemain du coup d’Etat du 6 août 2008, qui a dirigé le gouvernement de sortie de crise de juillet 2009 et auquel il a depuis renouvelé sa confiance. Une façon d’éviter à choisir entre différents postulants dont la proximité pourrait bouleverser le dispositif actuel».
On parle d’une possible réforme du gouvernement. Il n’y aurait plus de ministère de la communication. Dans un pays où la régulation est désormais la mission d’une institution – la HAPA qui s’en occupe d’ailleurs très bien -, et où la liberté d’expression est un acquis, on n’a plus besoin d’un ministère qui ne sert finalement à rien sinon à grever le budget de l’Etat.
Il est possible aussi que le ministère de l’enseignement fondamental et celui du secondaire soient fusionnés pour en faire un seul département. Ce qui signe l’échec d’une réforme, celle qui a créé trois têtes à un seul secteur.
Une réforme très attendue, et très logique, et dont on ne parle pas, c’est celle du ministère du développement rural dont on doit «tirer» un département pour l’économie pastorale et rien d’autre. Le ministère du commerce doit perdre le tourisme qui mérite un département à lui seul, sinon le rattacher à la culture (le tourisme culturel est la seule ressource que nous pouvons développer).
La présidence de l’Union Africaine impose aussi de créer un département des affaires africaines et de donner au ministre des affaires étrangères la latitude de faire des consultations politiques avec les différents acteurs, y compris les plus éloignés du pouvoir pour discuter des orientations et des choix stratégiques.
Avec ou sans les réformes, le nouveau gouvernement est attendu pour les heures qui viennent. Il aura une espérance de vie d’à peine quatre mois car il doit absolument être «re-formé» au lendemain de la présidentielle dont on ne sait pas encore la date. On sait quand même que le collège électoral doit nécessairement être convoqué en mars. On est déjà en février.

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