dimanche 9 septembre 2012

Un grand débat


«Le débat», c’est la nouvelle émission de TVM animée par notre confrère (et ami) Yedaly Fall. Dans sa deuxième édition, celle de vendredi soir, il a pu inviter sur le même plateau deux grandes figures de la politique locale : Mohamed Yahya Ould Horma de l’UPR (Union pour la République), représentant la Majorité, et Pr Lô Gourma Abdoul de l’UFP (Union des forces du progrès) représentant la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD).
C’était plus un débat entre les deux hommes qu’entre les deux pôles politiques opposés entre eux, même si chacun a essayé de présenter et de défendre les idées et positons de son camp.
Formellement, le débat était plaisant. Entre deux gentlemen, respectueux l’un de l’autre, avec des pointes de convivialité qui allaient forcer les deux protagonistes à révéler aux téléspectateurs qu’ils restaient amis malgré les divergences, se tutoyant souvent... Aucune dérive, aucun manquement aux règles. On est loin de ce que l’on a vu quand, sur le même plateau, des députés ont failli en venir aux mains.
Sur le fond, toutes les questions ont été abordées par les deux protagonistes : de la crise politique et institutionnelle, de l’historique des relations entre les différentes parties, du refus du dialogue, des réalisations, de la sécurité, des libertés publiques, de la diplomatie, du dossier malien… Chacun des téléspectateurs jugera de la justesse des arguments proposés par l’un ou l’autre des deux débatteurs, l’important ici étant de savoir que la discussion, le débat, voire le dialogue sont possibles.
Sans se faire de cadeau, les deux hommes ont su animer, deux heures durant, une riche discussion qui pourrait être la base d’un «nouveau» départ pour de «nouvelles» approches de la part des acteurs politiques. D’ailleurs, la veille, la COD avait bien pris contact avec la TVM et la HAPA pour dire qu’elle entendait profiter de son temps d’antenne que lui donne la nouvelle législation fruit du dialogue conclu il y a quelques mois avec une partie de cette opposition. Signe que la stratégie du «dégage» (irhal) est en cours d’être abandonnée. Sinon comment comprendre que l’on profite des lois produites par ce dialogue tout en refusant son principe ? Ou est-ce à dire que nous en sommes arrivés à boire la sauce de la viande souillée par l’absence du rituel islamique tout en continuant à dire qu’on ne mange pas cette viande ?
Le débat de vendredi soir a démontré que quelque chose était possible encore, que de nouvelles fenêtres sont ouvertes. Comment fructifier cela ?

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