jeudi 13 octobre 2011

Normal que ça ne marche pas


C’est la fréquentation d’une clinique où une tante à moi était opérée à Rabat qui m’a amené à faire la comparaison avec notre pays. Chaque chose ici me rappelle ce pays que j’aime.
Dans une clinique marocaine – probablement partout -, le personnel qui est là est complètement dévoué à la clinique qui l’a recruté, qui le paye, l’assure et prend entièrement son temps.
Chez nous, je ne me souviens pas avoir vu des cliniques privées – ou cabinets – qui recrute au-delà du planton et de la secrétaire. La plupart du personnel soignant est composé de gens que vous voyez dans les hôpitaux et centres de santé publique parce qu’ils ont fonctionnaires.
Du coup on peut dire que ces cliniques et cabinets n’apportent pas grand-chose à la société. En absorbant médecins et infirmiers, ces cliniques nous privent d’une expertise dont le public a besoin. Et, plus grave, elles compliquent sérieusement l’exercice de ces hommes et femmes qui devaient payer la dette sociale de leurs formations. Ce qui explique en partie les erreurs médicales qui ont coûté très cher, qui continuent de coûter cher à la population.
Comment attendre du sérieux de quelqu’un qui a travaillé jusqu’à 16 heures et qui arrive à 17 heures à son cabinet ou dans sa clinique pour consulter entre 20 et 60 malades entre le moment de son arrivée et celui de son décrochage (22 heures) ? que peut-on en attendre dans le service public ? Rien sinon des approximations dans le diagnostic et des erreurs fatales.
J’en discutais avec un ami qui m’a dit quelque chose que je partage avec vous : «En Mauritanie, tous les départements ont été détruits par la mal gestion de ces dernières décennies. Mais le département dont le développement devait permettre de sauver des vies (la santé), celui dont la déconfiture peut tuer la société (l’éducation), ces deux départements méritent mieux».

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