jeudi 31 mai 2012

Centenaire de la Garde


C’est le 30 mai 1912 que le corps de la Garde a vu le jour. On l’appelait à l’époque, le corps des «Gardes Cercles», puis en 1957 ils s’appelleront «Gardes Territoriaux» et seulement en 1959 le corps prendra le nom de «Garde Nationale». C’est bien le plus vieux corps de Mauritanie. Le plus connu des Mauritaniens dans la mesure où il est présent partout où il y a une administration ou un local officiel. Et ce depuis toujours.
La Garde Nationale a joué un rôle primordial dans la guerre du Sahara. Elle a eu des missions de préservation et de défense, de protection aussi. C’est depuis quelques années seulement que l’Etat Major de la Garde a pris la place de l’Inspection.
Destination privilégiée des fils des anciens goumiers, elle a accueilli et pour longtemps les fils de familles guerrières ayant reçu l’instruction moderne. C’est que le Corps de la Garde a toujours été associé au métier des armes, au sens traditionnel (le tir à la cible, l’utilisation des armes individuelles, les valeurs locales du guerrier…). Aujourd’hui, les officiers, sous-officiers et hommes de troupe de la Garde sont issus de toutes les couches sociales et de toutes les ethnies.
C’est au sein de la Garde que l’on retrouve le Groupement Nomade (GN), survivance de l’époque coloniale, mais aussi corps d’élite préservant une certaine tradition et épousant parfaitement le mode de vis des bédouins nomades. A un certain moment, on avait pensé à créer un corps de cavalerie dans la Vallée pour lutter contre le pillage des ressources forestières, sécuriser les populations et leur apporter quelques réconforts. Mais on avait pas trouvé les financements nécessaires à cela. Le GN et son ULM (petit avion de reconnaissance) ont été soutenus par la Coopération française.  
Et parce qu’on parle de Coopération française, sachez que le Chef d’Etat Major de l’Armée Nationale, le Général de Division Mohamed Ould Ghazwani est en France sur invitation des autorités de ce pays. Cette visite qui arrive au lendemain de la victoire de la Gauche à la présidentielle, indique qu’il y a continuité dans les rapports qui unissent les deux pays et dans le soutien que la France apporte à la Mauritanie dans ses efforts de stabilisation et de protection de son territoire.
Il y avait besoin de réitérer ce soutien et cet engagement en ces périodes troubles et porteuses de graves menaces pour la stabilité de l’espace sahélo-saharien, espace qui englobe le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. Espace où la Mauritanie joue un rôle prépondérant de pôle de stabilité.
Peut-être que l’occasion sera trouvée pour relancer les dossiers de la cavalerie et du GN, deux unités qui pourraient peser dans la lutte contre le terrorisme (renseignements, proximité avec les populations, surveillance des espaces de parcours, adaptation au terrain…).

mercredi 30 mai 2012

Du Conseil de l’Iftaa


C’est une nouveauté introduite la semaine dernière pour remplir un vide que n’arrivaient pas à combler ni le Haut Conseil Islamique, ni le Médiateur de la République. La nouvelle institution sera chargée de la production de fatwas officielles sur les questions qui nous concernent. Elle recueillera aussi les plaintes des citoyens qui n’ont pas accès aux juridictions et/ou qui auront été incapables d’arracher leurs droits de plus forts.
Nous avons tous dernièrement noté cette propension de l’univers des érudits à produire des fatwas sans discernements et d’en parler publiquement. On se souvient encore de ce Conseiller du PM qui soutenait que les femmes n’avaient pas droit d’accéder aux postes de commandement. Ou de ceux qui parlent «d’esclaves» et de «maîtres» dans un pays sensé avoir aboli l’esclavage et toute forme de privilège social pour instaurer l’égalité de ses citoyens. C’est la première bataille qui doit mener ce Conseil dont le président, Mohamed el Mokhtar Ould M’Balle, et les membres sont incontestables et bénéficient d’une grande notoriété au niveau des élites et au niveau populaire.
Nous en attendons qu’il se prononce sur une forme de centralisation de la production de la fatwa. Qu’il soit expliqué que seuls les avis de ce Conseil valent officiellement sur l’ensemble du territoire et qu’ils tiennent lieu d’autorité. Qu’on rompre aussi avec un certain informel qui fait que n’importe qui pouvait soutenir n’importe quoi…
En 1981, au lendemain du 16 mars et alors qu’on attendait la réponse du chef de l’Etat de l’époque, le colonel Mohamed Khouna Ould Haidalla, le Premier ministre avait reçu un groupe de Ulémas qui se sont empressés de produire une fatwa interdisant au président du CMSN de gracier les putschistes sous prétexte de devoir affronter les ayant-droits. Ils seront exécutés.
Plus proche de nous, en 2009 et alors que la Mauritanie avait gelé ses relations avec Israël en attendant la rupture annoncée, le Président Ould Abdel Aziz avait reçu une fatwa signée par plusieurs de nos érudits lui interdisant d’aller à la rupture avec Israël sous prétexte que cela mettrait le pays en danger.
Ne parlons pas de toutes les réponses hâtives aux questionnements, souvent mal formulées, de nos concitoyens qui cherchent toujours «à mettre la chose au cou d’un Erudit pour en sortir indemne». L’adage qui voudrait que quand vous avez l’avis du ‘Alem, vous n’avez plus à vous en faire.
Ce Conseil doit frapper vite et fort pour se ménager une place dans un espace politisé à l’extrême et très hostile à cette centralisation. Il faut dire que, comme la politique, la religion est devenue une source de revenus pour beaucoup d’entre nos Erudits et de nos …activistes. Ils la prennent en otage.

mardi 29 mai 2012

Le Nord et le Sud


Le Mali semble s’enliser. Comme si ce pays qui a tant offert à l’Humanité, n’intéressait plus personne. Ce qui s’est passé, c’est qu’avec les décisions précipitées de la CEDEAO, la crise a été confiée à un médiateur intéressé, le chef d’Etat burkinabé Blaise Compaoré. Cela s’est traduit par un retour à la constitutionnalité qui s’est soldé par la désignation de N’Diocounda Traoré, président de l’Assemblée nationale, puis d’un Premier ministre en la personne de Modibo Diarra l’astrophysicien de renommée internationale. le premier manque de force, le second de légitimité historique et de compétences politiques à même de lui permettre d’impulser une solution malienne à la crise.
La transition devait durer 40 jours, comme prévu par la Constitution. Ce qui a occasionné une crise entre la CEDEAO et la junte militaire qui n’a jamais effectivement quitté le pouvoir. Cette seconde crise a révélé la fragilité et les insuffisances de l’accord signé entre la junte et la CEDEAO. Déstabilisant encore plus le pouvoir central et les Institutions nationales maliennes. Enfonçant encore le pays tout entier dans la déconfiture…
C’est comme si les frères de la CEDEAO appuyaient le Mali dans sa chute dans l’abîme. Et y poussaient encore.
Parallèlement, le Nord prend le large. Avec l’accord signé entre ceux de Ançar Eddine et ceux du MNLA et la naissance de l’Etat islamique en plus des menaces qu’elle fait peser sur les pays voisins (voir la page de dimanche), elle renforce la partition du pays en éloignant plus le Nord du Sud.
Elle est aussi source de guerres civiles qui peuvent prendre l’allure de confrontations ethniques, et même tribales. Les Touaregs n’étant qu’une partie du peuplement de l’Azawad, ils ne peuvent prétendre décider de la destinée de ce territoire. Quelles parts pour les autres ethnies qui veulent rester rattachés au Mali et qui rejettent l’application de la Chari’a ?
C’est pourquoi tout le monde s’est précipité pour condamner cette union jugée contre-nature par ceux qui croient que le MNLA est en position d’imposer quoi que ce soit. Seul, Djibril Bassolé, le ministre burkinabé, médiateur dans la crise, y a trouvé l’avantage d’avoir un seul interlocuteur… Cela en dit long sur la lecture que le médiateur fait de la scène malienne. Une lecture qui aurait dû le disqualifier dès le départ.
Plus le temps passe, plus les groupes jihadistes se renforcent, plus l’entreprise de les déloger sera plus difficile à réaliser. Le temps est pour eux. Ils ont l’armement libyen, celui de l’Armée malienne récupéré en excellent état… Les recrutements reprennent et l’afflux des combattants est évident.
On peut envisager que la création d’un Jihadistan dans l’espace sahélo-saharien va permettre de déstabiliser non seulement le Maghreb, l’Afrique de l’Ouest, mais aussi l’Europe. Et si les Somaliens ont pu faire régner la terreur en Mer Rouge, ceux de cet espace menaceront à terme l’espace méditerranéen, voire atlantique. Surtout si la stabilisation de la situation en Libye prend du temps ou si elle s’avère impossible comme cela est probable.
La menace pèse sur tous ces espaces et sur leurs habitants. C’est aux pays de ces espaces de trouver la solution. En commun.

lundi 28 mai 2012

Au-delà de la polémique


«Le Président de la Cour Suprême est nommé pour un mandat de 5 ans et ne peut être suspendu ou admis à cesser ses fonctions avant leur terme que DANS LES FORMES PREVUES POUR SA NOMINATION et sur sa demande ou pour cause d’incapacité physique, pour perte de droits civiques et politiques ou pour manquement aux convenances, à l’honneur et à la dignité du magistrat».
C’est la partie invoquée pour expliquer l’illégalité de la mesure prise à l’encontre de Seyid Ould Ghaylani, démis de ses fonctions de président de la Cour Suprême jeudi dernier. Par décret, comme il a été nommé, il a été démis par décret. Comme son prédécesseur, le prédécesseur de celui-ci, le prédécesseur de celui-là…
Cette démission – appelons-le limogeage – a suscité un grand émoi dans les milieux politiques, comme elle a provoqué un débat autour de la question des mandats en général (HAPA, BCM, HCI, CC…). L’affaire devrait servir à préciser ce que veulent dire les mandats, s’ils sont récusables et dans quelles conditions.
En attendant, on peut remarquer, sans entrer dans une polémique, que tout cela pouvait être évité si la bataille pour l’indépendance de la justice avait été sérieusement menée. Pour le cas d’espèce, si le tollé actuel avait été soulevé quand le mandat de Ould Hannani avait été écourté en août 2009, lui qui avait été nommé en septembre 2005, ou quand celui de Bal Amadou Tijane avait été écourté en juin 2010, peut-être que la question du respect du mandat aurait été posée et définitivement élucidée. Cela n’interdit pas de la poser aujourd’hui, mais, par souci d’harmonie et de principe, cela doit – devait - être posée dans la perspective du renforcement de l’indépendance de la justice et du pouvoir du président de la Cour Suprême.
Il faut aussi rappeler à tout ce monde, que depuis l’indépendance de la Mauritanie, il y a eu 15 présidents de Cour. Le premier mauritanien – il faut le nommer et lui rendre hommage – est Mohamed Lemine Ould Hammoni qui a dirigé la Cour Suprême pendant un an (1965-66). Suivi de Be Ould Ne qui fera cinq ans (1966-1971). Ahmed Ould Mohamed Saleh (1971-1972) puis Ahmed Ould Baa qui sera démis en 1979 par les militaires arrivés au pouvoir en juillet 1978.
L’arrivée justement des militaires au pouvoir va détériorer les conditions générales, y compris de la Justice. Jusqu’en 2005, nous compterons huit nominations à la tête de la Cour Suprême, parmi lesquelles un poète de grand talent qui n’a rien à voir avec la justice, un administrateur controversé pour ses pratiques, un autre sans expérience dans le domaine… Deux mandats cependant pour deux éminents Magistrats : Mohameden Ould M’Boyrik (1988-1996) et Mahfoudh Ould Lemrabott (1996-2003). Le dernier a été limogé pour délit de parenté avec quelques-uns des animateurs du putsch de juin 2003.
Yehefdhou Ould Mohamed Youssouf est le quatrième à être nommé à ce poste depuis août 2005. Il n’est pas du sérail politique et n’a probablement pas les réflexes qui ont empêché jusqu’à présent de faire avancer les choses. Espérons que la polémique actuelle lui serve pour raffermir l’indépendance des Magistrats, promouvoir leur intégrité et leur compétence. Pour cela, apaiser les relations avec les différents segments concernés. Eviter de guerroyer seul contre tous et mettre de son côté les forces du changement, celles qui sont mues par la volonté d’émanciper le droit de la tutelle administrative et de lui rendre ses lettres de noblesse.

dimanche 27 mai 2012

le sens de la responsabilité historique


Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) a fini par se rendre à l’évidence et par reconnaitre qu’il n’est pas le maître des lieux dans le Nord malien. Des semaines après le retrait des troupes régulières maliennes et sa déclaration précipitée d’indépendance, il signe avec l’organisation salafiste jihadiste d’Ançar Eddine, celle que dirige Iyad ag Ghali, un chef traditionnel Ifoghas, prédicateur et intermédiaire pour l’Etat malien dans les prises d’otages d’occidentaux.
Ce samedi, le MNLA et Ançar Eddine ont signé un accord donnant naissance à une République Islamique de l’Azawad. Le mouvement fondamentaliste réussit ainsi à imposer aux «laïcs» du MNLA, le projet d’un Etat où la loi islamique sera appliquée.
On voit déjà ce que cela donne dans le Nord malien, avec notamment les interdictions qui se suivent : de vendre ou de boire l’alcool, de fumer les cigarettes, de sortir en couple la nuit, pour les femmes de sortir non accompagnées, de se découvrir, de porter les tenues traditionnelles qui laissent entrevoir des parties du corps… Pas de quoi pavoiser. Les écoles sont fermées, les dispensaires aussi, les commerces… les salariés ne sont pas payés, le service public ne fonctionne pas, la sécurité n’est pas là… Les milliers de citoyens maliens, toutes ethnies confondues, abandonnés par leur Etat et qui ont choisi de rester chez eux et de résister souffrent aujourd’hui l’expérimentation d’un Etat fasciste, soi-disant islamique, un Etat qui ne leur apporte qu’une misère de plus : le diktat de la foi. Avec tout ce qui va avec de privations, d’arbitraires, d’horreurs au quotidien…
L’accord signé entre les deux organisations touarègues – MNLA et Ançar Eddine – prévoit la création d’un conseil provisoire de la Shura qui sera dirigé par Iyad Ag Ghali et dont les deux tiers seront composés de son organisation, le tiers restant revenant au MNLA. Pas question d’engagement sur la question de la présence de «combattants étrangers» sur le sol de la «jeune République», ceux de AQMI ou du MUJAO que Ançar Eddine traite comme des «frères réduits à l’exil par des Etats scélérats aux ordres des ennemis de l’Islamique».
Le nouvel Etat est donc né sur la base d’une volonté belliqueuse envers ses voisins, voire envers le monde. Que faut-il faire ?
Pour la Mauritanie, la situation est porteuse de sérieuses menaces, l’essentiel des combattants des organisations jihadistes venant de notre pays et affichant des ambitions d’y imposer ses lois un jour. La menace est d’autant plus forte que l’aigreur des discours politiques pourrait l’inspirer et la justifier. L’attaque de Lemghayti en juin 2005 a eu comme justification première, la solidarité avec les «pauvres frères, esseulés, subissant la répression aveugle d’un régime à la solde de l’étranger».
Notre pays se doit de redoubler les efforts en matière de sécurisation des frontières, de vigilance, de renseignements, de préparation, tout en s’abstenant cependant de s’attaquer de front aux organisations terroristes qui ont désormais des adresses connues.
Le front intérieur doit être renforcé au plus vite. Cela demande une forte prise de conscience des différents acteurs, Pouvoir et Opposition. En ces heures lourdes de menaces, il est demandé à chacun de faire une concession sur soi, de lâcher un peu de son amour-propre. Depuis les dangers qui ont accompagné sa naissance en 1960, la Mauritanie n’a jamais été aussi mise en danger par une menace venant de l’extérieur.
En 1960, tout était à créer : l’Armée, l’Administration, la conscience de soi, celle de l’indépendance, l’unité du pays… La volonté de quelques hommes a permis d’imposer la réalité du pays à son environnement, puis au monde. Elle a su insuffler la foi aux premiers bâtisseurs de la jeune République. Le fruit de l’effort commun, ce fut la République Islamique de Mauritanie jouant pleinement son rôle de terre de convergence, de paix et de fraternité. L’humilité fut la qualité première de cette Mauritanie-là.
Nous avons aujourd’hui une Armée qui a fait sa mue depuis quelques trois ans, qui est devenue un rempart sécurisant après avoir été longtemps atteinte par la gangrène généralisée du corps social et politique. Nous avons l’expérience de cet Etat qui est désormais le nôtre depuis la mauritanisation de son administration au début des années 60. Nous n’avons rien d’autre que cet Etat. Nous le savons et nous devons être prêts à tout donner pour le préserver et le sécuriser.
Un peu d’humilité conduira les uns et les autres à se dire qu’il existe des moments où le sens de la responsabilité doit être supérieur au reste. Ce moment est venu.

samedi 26 mai 2012

De la transparence


Ils étaient près de 80 élus, entre Maires, Députés et Sénateurs, à avoir été attendus à Rosso, capitale de la région du Trarza, en vue de participer au séminaire organisé par le Comité national de l’ITIE au profit des élus des régions du Brakna et du Tarza. Similaire à celui orga,isé à Kaédi, capitale du Gorgol, il y a trois mois et qui a regroupé les élus du Gorgol et du Guidimakha, le séminaire de deux jours entre dans le cadre de la sensibilisation autour de la question de l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE).
C’est en 2006 que la Mauritanie, à la faveur de la transition de l’époque, a adhéré à l’Initiative. Mais c’est seulement en février 2012 que le pays a été déclaré «pays conforme», en même temps que le Pérou.
« Le Pérou montre la voie concernant la transparence des ressources naturelles en Amérique latine, notamment en divulguant les paiements au niveau local comme au niveau national. La Mauritanie a surmonté des circonstances difficiles et a démontré un engagement soutenu envers la mise en œuvre de leur ITIE. Je voudrais féliciter le gouvernement, les organisations de la société civile ainsi que les entreprises de ces deux pays qui ont mené à bien ces deux processus. Je me réjouis de l’engagement du Pérou à l’égard d’une transparence accrue au niveau régional, ainsi que des intentions de la Mauritanie d’inclure le secteur de la pêche dans ses déclarations ITIE». Ce sont là les mots du Président du Conseil d’Administration de l’ITIE commentant l’évènement.
Ils sont 14 pays déclarés «conformes», ce qui veut dire qu’ils disposent d’un processus crédible, efficace et transparent de divulgation et de rapprochement annuels des données concernant l’ensemble des revenus de son secteur extractif. C’est une manière d’imposer de nouvelles règles permettant aux citoyens de savoir combien leur pays reçoit en contrepartie de l’exploitation de ses ressources par les compagnies internationales. Il touche tous les domaines extractifs gaziers, pétroliers et miniers. L’objectif étant d’améliorer la gouvernance dans ce domaine, premier pourvoyeur de corruption des Etats.
Les séminaires de sensibilisation visent justement à confronter les opérateurs miniers, gaziers et pétroliers d’une part, les structures étatiques d’autre part, aux représentants des populations. Une manière pour les premiers de dire «voilà ce que nous versons aux autorités», aux seconds de dire «voilà ce que nous recevons» et parfois «voilà où ç a va», enfin pour les représentants des citoyens d’avoir une idée exacte des revenus et de leur destination.
Le séminaire de Rosso qui dure les 26 et 27 mai, sera suivi d’une journée de réflexion à Nouakchott. Cette journée sera consacrée à la réflexion sur les défis futurs de l’ITIE. Une façon de faire participer la partie mauritanienne, désormais partie prenante et modèle du processus.
La journée de Nouakchott sera animée par Marie Ange Kalenga, Directrice Afrique Francophone au Secrétariat international de l'ITIE, et sera l’occasion pour le Comité national mauritanien de concrétiser certaines de ses propositions-phares dont notamment la prise en compte des ressources halieutiques dans le domaine de l’extractif donc l’Initiative.
Il faut rappeler que 35 pays ont engagé la mise en œuvre de l’Initiative. Qu’elle est fondée sur un processus volontaire, participatif, incluant gouvernements, secteur privé et société civile. Au niveau du Comité national mauritanien, la répartition est la suivante : 8 pour les autorités gouvernementales, 8 pour le privé de l’extractif, 8 de la société civile (ONG spécialisées dans le secteur, ou celui de l’environnement ou même celui des Droits de l’Homme), 2 représentants de la presse, 2 de l’Association des Maires, 1 représentant du Barreau national des avocats et 1 expert. 

vendredi 25 mai 2012

Solidarité gouvernementale


La démission de Seyid Ould Ghaylani du poste de Président de la Cour Suprême et sa nomination comme Ambassadeur, pose de nouveau le problème des relations entre les différents éléments du pouvoir. En effet, la disgrâce de celui dont la nomination a été saluée comme une volonté de faire le ménage dans le département de la Justice, sans état d’âme et avec la volonté affichée de brusquer et de déranger, cette disgrâce serait la conséquence de l’état «défectueux» des relations entre lui et le ministre de la justice. Ce dernier jouant tous les lobbies – tribaux, affairistes, anciens et nouveaux – pour restaurer le système d’avant. On se souvient la réussite partielle de l’entreprise de réhabilitation des Magistrats écartés pour certains, rayés de la fonction pour d’autres, et pourtant nommés lors du dernier Conseil de la Magistrature. Une victoire pour le ministre. Une défaite pour Ould Ghaylani qui ne l’a pas digérée. Depuis, les rapports entre les deux hommes ont atteint un tel degré qu’ils ne s’adressaient plus la parole. La communication entre eux passait par le Président de la République, lui-même. C’est pourquoi le remplacement de Seyid Ould Ghaylani n’a pas surpris. Pas plus que le maintien de Abidine Ould Kheyr au poste de ministre de la justice…
Ce n’est pas le seul «tandem» en guerre au sein de l’équipe du Président. Il suffit de parler à un ministre d’un collègue à lui pour l’entendre le traiter de tous les noms. Pas besoin d’intimité. Chacun semble regarder son voisin du Conseil des ministres comme un dangereux concurrent, voire un ennemi à abattre.
Il y a peu, nous entendions tous parler de cette déconvenue subie par la mission de l’Union pour la République (UPR) à Néma : la mission dirigée par Brahim Ould M’Barek, ministre du développement rural, n’a pas une centaine de personnes au meeting de la capitale du Hodh Echargui. Une zone qui est pourtant le fief du Premier ministre, du ministre de l’hydraulique, de la ministre de la culture, de celle de la condition féminine et j’en passe.  
Selon de nombreuses sources, la mission aurait échoué non pas parce que les populations boudaient l’UPR, mais parce que les collègues du ministre du développement rural ont voulu lui donner la leçon.
Jusque-là, ce n’est pas aussi grave que quand ces animosités interfèrent dans les actions gouvernementales d’envergure. Quand par exemple, tous les conseils interministériels sont l’occasion d’accusations mutuelles et de confrontations fratricides. Quand certains ministres passent outre l’existence d’un Premier ministre pour traiter directement avec la Présidence, sous prétexte de «manque de collaboration du Premier ministère» (sic). Quand, en plus du mépris affiché à celui qui devait être leur chef hiérarchique, certains ministres perturbent l’action gouvernementale.
Quand aussi, la mise en œuvre des programmes est l’opportunité pour les uns de balancer des peaux de bananes sur le chemin des autres. C’est ce qui arrive pour expliquer les insuffisances du programme Emel 2012. Ce qui explique aussi les fuites de documents et d’informations gênantes plus ou moins pour les membres de l’équipe.
Au lieu de se donner la main et de se dire qu’ils sont embarqués dans la même galère, les hauts responsables dépensent plus d’énergie à tirer les uns sur les autres qu’à travailler pour la réussite des programmes.

jeudi 24 mai 2012

Messaoud par Messaoud


La soirée à TVM avec Messaoud Ould Boulkheir, président de l’APP, a été longue et fructueuse. Même si elle a passé sous silence le parcours de l’homme qui aurait, à lui-même, suffi pour poser tous les problèmes de l’évolution récente de la Mauritanie. Mes confrères ont préféré titiller leur invité sur l’actualité politique et sociale et sur ses positionnements actuels.
Beaucoup de choses à retenir de ce qu’il a dit, en plus de son témoignage sur les fondateurs du mouvement El Horr, le premier mouvement dédié à la lutte contre l’esclavage. Notamment sur ses relations avec le pouvoir, l’argent, avec ses pairs de l’Opposition, avec les militaires…
Il a raconté comment, lui Messaoud avait refusé le rapprochement entamé avec le pouvoir par ses amis de l’Opposition en juillet 2010. «Tant que Ould Abdel Aziz n’a pas officiellement et publiquement appelé au dialogue, soit par sa bouche soit par celle de l’un de ses ministres…»
Ce qui fut fait le 28 novembre 2010. Rien n’empêchait plus d’accélérer le processus d’élaboration d’une plate-forme entamé depuis quelques semaines par la COD. Ce qui fut fait. Engageant le président de l’Assemblée nationale qui va jouer ensuite le rôle d’intermédiaire jusqu’à amener les partis qui l’acceptaient à s’impliquer dans le processus du dialogue.
Entretemps, il y a eu la tentative de certains de ses partenaires de la COD d’intégrer l’organisation d’élections présidentielles anticipées dans la plate-forme. Ce que Messaoud contesta sans pour autant provoquer la rupture. C’est surtout la «révolution arabe» qui va tout déprogrammer. Les uns croyant que le moment est venu de provoquer la chute du régime. Même s’il reconnait que «le niveau de fracture est sans précédent», entre lui et ses anciens compagnons. Ce qui l’amène à faire appel pour une retrouvaille, encore possible. Il promet même de les revoir pendant les jours qui viennent pour lancer un processus de rapprochement. Il n’interpelle ici que ceux du RFD de Ould Daddah et de l’UFP de Ould Maouloud. «Les autres doivent exister d’abord».
Sur le plan personnel, Ould Boulkheir semblait diriger ses propos contre Ahmed Ould Daddah, confirmant que la relation entre les deux hommes n’a jamais été stable. Tout, dans ses propos se référait directement ou indirectement à ces relations qui ont marqué l’histoire politique de ces dernières années. Pesant sur la destinée du pays…
On doit reprocher au président de l’Assemblée nationale, militant des premières heures des causes liées aux infractions et crimes commis dans les années 90 à l’encontre de la communauté négro-africaine, on doit lui reprocher de reconnaitre publiquement de ne pas tout savoir sur le règlement du passif… Dommage.
On doit lui reprocher aussi de ne pas connaitre sept Mauritaniens qui pourraient jouer le rôle de sages. Un homme politique de sa trempe ayant son parcours et son expérience et qui ne peut trouver 7 noms, c’est quand même dramatique. Cela révèle les grandes faiblesses de nos hommes et organisations politiques et de leurs capacités de proposition. On doit se souvenir des choix faits par l’opposition – toutes tendances confondues – lors de la constitution du gouvernement d’union nationale en juillet 2009. Se souvenir aussi des élections de 2006, et juger des choix.  

mercredi 23 mai 2012

Agression et indifférence


C’est l’histoire de Mountaha Mint Cheikh, conseillère du Commissaire aux Droits de l’Homme. Il y a quelques semaines, on avait beaucoup parlé de l’abattage d’un chien domestique appartenant à une femme qui avait porté plainte. Celui qui l’avait abattu aurait passé un marché avec le ministère de la santé pour abattre les chiens errant et susceptibles d’être malades. Le chien en question n’était ni errant, ni malade.
C’est bien à la porte de la demeure de ses propriétaires, qu’il a subi un tir de fusil !!! nonobstant la présence à ses côtés d’un jeune garçon qui s’apprêtait à promener le chien.
L’affaire semble avoir trainé devant les juridictions. On sait le rapport que notre société entretient avec le chien, un rapport équivoque fait de crainte et de haine. Si, ailleurs, le chien est l’ami de l’homme, il n’est pas du tout apprécié dans nos milieux (surtout chez les Bidhânes et les Peulhs). Il s’apparente même avec la souillure et quand il touche un récipient, celui-ci doit être lavé sept fois avant d’être utilisé. Pour vous dire le peu d’émoi que l’affaire avait suscité. Seuls les propriétaires en avaient fait cas.
Hier, mardi, Mountaha est dans son bureau quand arrive le flingueur du chien. Ils ont rendez-vous et elle entend trouver un terrain d’entente avec excuses et reconnaissance du mal fait. Cela ne se passe pas comme prévue…
Après quelques propos désobligeants échangés entre les deux personnes, l’homme attaqua la fille. Une droit au visage, une autre à l’épaule, avant de la cogner contre le mur, puis de la molester alors qu’elle était déjà au sol.
Mais la fille qui a la force de raconter cette agression, est encore choquée par le comportement de sa hiérarchie. Alors qu’elle était évacuée aux urgences d’une clinique privée, son agresseur est reçu «avec sympathie» par le Commissaire adjoint aux Droits de l’Homme. Quelques heures après l’agression, Mountaha n’avait pas reçu de signe de solidarité de la part de ses chefs.
«Ce qui est incompréhensible, c’est qu’on est agressé dans son bureau, à une heure de service, et que cela n’émeut pas ceux qui sont sensés vous protéger».
C’est quand même énorme !!!!

mardi 22 mai 2012

Enrôlement en avance


On nous oppose souvent la «lenteur de l’enrôlement» pour justifier l’impossibilité d’organiser des élections en 2012. Sachez que l’Agence d’enrôlement atteint ces jours-ci les 900.000 personnes sur lesquels près de 90% sont classés majeurs. Avec un rythme de 6000 enrôlés par jour et travaillant 26 jours par mois, il est prévu que d’ici le 30 juillet, nous serons à un niveau d’enrôlement élevé.
Par ailleurs, les nouvelles cartes d’identité sont déjà en confection. 500.000 cartes ont déjà été établies. L’Agence assure un rythme de 10.000 cartes par jour. Ce qui fait dire qu’avant le 30 juillet, toutes les nouvelles cartes seront confectionnées et distribuées.
Pour les passeports, le rythme de production est de 200 par jour, la capacité est cependant de 1200.
Ce n’est donc pas l’opération d’enrôlement qui va retarder les élections. Si, dans les jours, la CENI est mise en place, elle peut fixer le scrutin pour la fin d’année (octobre ou novembre). Ceci dit, chaque jour de retard dans la désignation de cet organe, compromet les chances de pouvoir organiser ces élections au cours de l’année en cours.

lundi 21 mai 2012

Le folklore de chez nous


C’est au cours de la belle émission culturelle présentée par Cheikh Ould Sidi Abdallah à TVM, que j’ai entendu le poète Ahmedou Ould Abdel Kader dire qu’on ne peut pas appeler «folklore» la culture Bidhâne, produite dans l’espace saharien qui nous concerne. Le «poète du peuple» - c’est comme ça qu’on appelait le plus populaire d’entre les poètes de cet espace, pour sn engagement et pour sa langue – disait que les productions de chez nous ont gardé le nom de leurs auteurs, et ne sont donc pas un patrimoine anonyme qui appartient à tous, perdant du coup cette valeur de création individuelle.
On oppose ici «le génie du peuple», anonyme, commun, populaire… à celui de la création individuelle fruit du génie individuel, marque déposée d’une compétence personnelle et preuve d’un état individuel qui aspire à s’élever au niveau de l’expression de l’humaine condition.
«Le folklore (de l'anglais folk, peuple et lore, savoir) est l'ensemble des productions collectives émanant du peuple et se transmettant d'une génération à l'autre par voie orale (contes, récits, chants, musiques, danses et croyances) ou par l'exemple (rites, savoir-faire).» (Wikipédia)
Dans l’espace Bidhâne, il est mal vu de réciter une production poétique sans en connaitre l’auteur. On vous dira que tel récite «une poésie bâtarde» (qui n’a pas de père). Et c’est vraiment dans la poésie dite en Hassaniya que les poètes de cet espace ont le plus exprimé leur génie. Et non dans le classique (Arabe). Même les plus grands parmi eux se sont surpassés en dialectal, tout en restant en-deçà en classique. Les plus doués ont créé une poésie qui allie dialecte et langue classique. Appelée «Zrayga» (mélange hybride), cette poésie a marqué un petit espace au sud-ouest de la Mauritanie, un coin du Trab el Bidhâne…
Il suffit d’écouter les belles productions d’antan, ou celles du siècle dernier. Elles incarnent mieux et plus ce que fut cette société, ses peines, ses joies, ses espérances, son histoire…
Une culture savante qui, en plus d’avoir la popularité d’un folklore, a mis l’écrit à contribution. C’est probablement la seule société nomade où l’écrit a cette forte présence. C’est aussi probablement la seule qui octroie un statut particulier aux praticiens du Verbe et de l’art en général. Pas tous les arts. En fait, c’est seulement la musique et la poésie qui sont pratiquées comme art. D’ailleurs, les deux expressions restent intimement liées.
Un concert de musique – on devrait dire «une séance de musique» - est un moment de création poétique. Un moment culturel et social par excellence. Les barrières générationnelles s’estompent, les réserves disparaissent, les langues se délient…
Aujourd’hui, nous n’avons plus le temps de tout ça. Jusqu’à récemment cependant tout se passait autour d’un hawl. La grande force de nos musiciens modernes, c’est d’avoir «démocratisé» leur art, le faisant passer d’une affaire d’élite à un art pour tous.

dimanche 20 mai 2012

En attendant, «là-haut»


L’autre jour, j’ai accompagné un ami dans un ministère où il comptait régler un problème en suspens depuis quelques temps. On nous conseilla de nous adresser au directeur général du département concerné.
«Nous avons étudié cette histoire et nous avons envoyé l’étude à la présidence. On attend le feedback…»
Déçu par une telle révélation qui ne voulait absolument rien dire, nous décidâmes de remonter la hiérarchie du directeur. Malgré les portes fermées, les barricades et la surveillance des membres de sociétés de gardiennage, tous d’anciens militaires mal habillés, nous arrivâmes devant le bureau du ministre. Ce n’était pas difficile, il suffisait de tomber sur une connaissance.
«Ce dossier, nous l’avons étudié, j’ai envoyé deux rapports au Président de la République et j’attends depuis des mois la réponse…»
Toutes les «faiblesses» de l’administration se trouvent en partie ici. Le rapport aux usagers qui est compliqué par toutes ces procédures d’accès à qui de droit. On ne peut entrer que si on bénéficie d’un privilège de connaissance. Il n’est rien, l’usager lambda. C’est déjà très grave.
La méconnaissance des responsables de leurs dossiers. Quand, dépités, nous avons quitté le ministre, nous sommes tombés sur un haut cadre du ministère en question. Un ancien haut responsable qui, aujourd’hui, traine «dans le garage».
«Ce qu’ils vous ont dit est faux, le dossier est au niveau du service…»
L’irresponsabilité de toute la hiérarchie est clairement exprimée. Et je comprends pourquoi, les gens manifestent tout le temps devant la présidence. En venant dans les administrations pour régler leurs problèmes, on leur dit que tout dépend du Président de la République. Personne n’est en mesure d’assumer ses responsabilités, de dire la vérité ou de s’intéresser aux doléances des populations.
On pourra toujours nous dire que le Président détient tout en main. Ce qui n’est pas vrai. Les ministres, les directeurs, quand il s’agit d’une nomination qui les intéresse, d’une faveur à faire à un proche n’attendent pas les «instructions de là-haut». C’est seulement quand ils sont désintéressés ou quand cela touche l’intérêt général sans retombées «particulières».
Ne faut-il pas qu’au conseil de cette semaine, le Président de la République rappelle à ses ministres qu’ils sont entièrement responsables de la gestion de leurs départements. Qu’il leur dise de prendre l’initiative et de ne pas attendre pour ce qui concerne l’intérêt général, de surseoir et d’hésiter quand il s’agit d’intérêt particulier. Qu’il les menace en leur disant que les manifestations devant la présidence seront considérées comme un indice de mauvaise gouvernance dans les départements. Car la bonne gouvernance commence par l’écoute du citoyen…
En attendant, le directeur général, le ministre doivent savoir qu’en mettant tout manquement sur le dos de «là-haut», cela ne les dédouane pas. S’ils ne peuvent exercer en toute âme et conscience, ils n’ont qu’à démissionner. Rien ne les oblige à être dans la position de celui qui attend les instructions dans la gestion quotidienne de sa responsabilité.
Devant nous usagers, c’et vous qui êtes responsables.

samedi 19 mai 2012

Dérives dangereuses


C’est à Radio Mauritanie (Radio du Coran) que j’ai entendu un faqif parler des statuts dans la question de la tutelle en cas de mariage. Il commença par le statut du… maître, puis passa à celui de …l’esclave. Sur Radio Mauritanie !!!
Quelques jours avant, je lisais sur le site alakhbar.info que le conseiller en matières religieuses du Premier ministre avait tenu des propos sur les mêmes antennes, des propos pour le moins réactionnaires sur la possibilité pour la femme d’accéder à des postes de commandement, y compris la présidence. Il aurait dit qu’il fallait éviter d’avoir une femme à la tête du Sénat parce qu’il y avait «un risque» de la retrouver à la tête des affaires. Pour la Magistrature et certains postes, il n’était pas «permis», selon lui, de nommer des femmes à ce poste.
Le vendredi de la semaine d’avant, le prêche de l’Imam de la mosquée centrale de Nouakchott avait profité de la cacophonie produite par l’autodafé de Riyad, pour demander une réforme constitutionnelle pour conformer tous les textes à la Chari’a. Oubliant que le texte fondamental a toujours mentionné que la Chari’a était la source de la législation mauritanienne. Que par conséquent, tous les textes adoptés par les organes législatifs sont supposés se conformer à la Chari’a. Que seul le Haut Conseil Islamique (HCI) est habilité à en juger…
C’est justement le lieu de faire jouer un rôle à cette institution de la République qui semble ne rendre aucun service à la Nation qui l’entretient pourtant. Il est temps que le HCI se prononce pour réguler les propos des Ulémas et autres Fuqahas d’aujourd’hui. De remettre de l’ordre dans le secteur des prêches qui ont une prétention religieuse. Il est temps de dire à ceux qui s’instituent en législateurs, que la République à ses institutions qui sont seules habilitées à légiférer. De leur dire qu’ils doivent impérativement adapter leurs propos aux exigences de cette République qui se fonde sur l’égalité des citoyens, sur la reconnaissance de leur liberté.
Il ne doit pas y avoir des règles qui valent pour les uns et non les autres. Il n’y a plus de «maîtres» et d’«esclaves» au sens de la loi qui vaut pour tous.
Le statut du personnel, adopté il y a quelques années en Mauritanie comporte certes quelques aspects «obscurantistes», mais reconnait les droits fondamentaux des individus, hommes et femmes, et fixent les règles du jeu social. A l’époque, il avait même fait un passage devant le HCI, ce qui lui donne une force de plus.
Aujourd’hui, le HCI doit intervenir pour rappeler à tous qu’il n’existe qu’une seule loi en Mauritanie, celle qui reconnait à chacun sa liberté, ses droits dont la possibilité de disposer librement de sa personne et de ses biens.
A la HAPA aussi d’interpeller les organes publics pour leur rappeler les desseins de la Mauritanie moderne. Le contrat social qui nous lie est celui qui vise à travailler en vue d’instaurer une conscience citoyenne, une société égalitaire, libérée des pesanteurs du passé.
Aux Ulémas, surtout ceux qui interfèrent facilement dans les affaires publiques, de réagir pour nous dire ce qu’ils pensent de ces questions qui se posent à notre société d’aujourd’hui. Des questions dont la réactualisation signe une régression – au sens psychanalytique – qui commence par l’énonciation d’une logomachie qu’on peut juger anodine, tout en se terminant par la remise en cause des principes fondateurs de la Modernité.
Tous les Mauritaniens sont concernés par cette bataille-là. Cette bataille qui ne fait que commencer chaque fois que l’on croit l’avoir vidée.

vendredi 18 mai 2012

La MAI dans les mailles


Les déboires de la Mauritanie Airlines International (MAI) commencent à (re)faire surface. Il y a une semaine, un avion de la compagnie est revenu après un atterrissage «compliqué» sur l’aéroport de Tunis. Officiellement «on» avait invoqué une panne technique pour justifier le retour de l’avion qui avait pour destination initiale Le Caire. C’est là-bas que l’avion devait, soi-disant, faire un entretien.
On peut se demander pourquoi choisir Le Caire, alors qu’à Casa il y a l’un des plus grands centres d’entretien Boeing de la région. Beaucoup de supputations là-dessus. Soit, les propositions au Caire sont plus «juteuses». Soit, c’est l’occasion pour quelque responsable de partir, avec famille, profiter de vacances touristiques au pays des Pharaons. Soit les deux.
Quoi qu’il en soit, on doit noter l’absence de partenaire stratégique pouvant palier aux problèmes de maintenance. Pour une flotte relativement vétuste.
En effet, les avions achetés à prix fort : une quarantaine de millions dollars. Les deux qui sont les plus vieux ont été achetés à raison de 7,5 millions à une compagnie tchèque (CSA). Ce sont ces avions qui posent problème.
Il y a quelques jours l’un de ces avions a quitté la piste de l’aéroport de Bamako, au moment du décollage. Selon les premières indications, il s’agirait d’une défaillance structurelle, une sorte d’asymétrie qui monte avec la puissance du décollage. Quand l’avion fait plein gaz, l’un des moteurs faiblit brusquement et l’appareil se retrouve porté vers le côté par la poussée du moteur en puissance. C’est arrivé plusieurs fois, au moins trois selon certains commandants de bord.
Que ce soit à Tunis ou à Bamako les pannes invoquées ne seraient donc que prétextes pour cacher quelque chose de plus grave.
Il se trouve justement que l’Inspection Générale d’Etat se trouve actuellement dans les locaux de la MAI. Les inspecteurs doivent, entre autres centres d’intérêt, s’attarder, le temps qu’il faut, sur le marché passé pour l’achat des trois appareils, en demandant notamment l’avis des avocats-conseils de Paris. Entendre aussi tout le personnel, surtout les pilotes qui ont le devoir moral de les renseigner sur l’état réel des appareils.
L’idée de juger de l’opportunité de la création d’une compagnie nationale n’est plus à l’ordre du jour. Il faut à présent lui éviter le sort de la défunte Air Mauritanie. Tout en rappelant que celle-ci a servi le pays pendant plus de quarante ans, alors que la MAI n’a pas trois ans d’existence et qu’elle se débat déjà. Sauver ce qui peut l’être encore.

jeudi 17 mai 2012

Une France nouvelle pour l’Afrique


Au moment où la victoire de François Hollande a été annoncée, ma fille me demandait : «Est-ce qu’il va garder Alain Juppé comme ministre des affaires étrangères ?» Je lui expliquai longuement pourquoi il ne pouvait le faire, pérorant sur les familles politiques et les changements promis par Hollande. «Alors crois-tu qu’il va prendre Laurent Fabius ?» Pour elle, «il n’y a que lui qui puisse préserver cette prestance, ce sérieux et cette compétence qu’affiche Alain Juppé». Je lui ai annoncé dès hier la nomination de Fabius…
La France nouvelle changera-t-elle sa vision de l’Afrique ? Une chose est sûre : quatre des grands ministères seront concernées, de près ou de loin, par les rapports avec nos pays. Que ce soit le ministère des affaires étrangères, celui de la défense, celui de l’intérieur et le ministère délégué au développement qui prend la place de la coopération. On peut ajouter l’incidence «mentale» de l’arrivée dans le gouvernement de quelques personnalités d’origines maghrébines ou encore originaires d’Outre-Mer. Mais revenons à celui que la petite de seize ans espérait pour remplacer Juppé.
A 65 ans, Laurent Fabius est l’une des valeurs sûres de la France d’aujourd’hui. Il incarne «une certaine idée de la France». Celui qui considérait en 2004 que la France «flotte», et qui appelait à relancer le «rayonnement de la France», notamment par un redéploiement diplomatique qui lui permette de reprendre la place qui est la sienne.
Indépendance, respect et co-développement. Trois mots qui permettront à Laurent Fabius de recentrer la politique extérieure de la France et à l’Afrique de reprendre confiance dans un partenariat possible.
Le premier dossier est certes celui de l’insécurité au Sahel, avec notamment la recherche d’une solution pour les otages français. C’est le sens de son entretien avec le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, entretien qui a été l’un des premiers actes du nouveau quinquennat. Une manière de dire aux Français que le Hollande accusé de méconnaitre les dossiers internationaux, de se lancer immédiatement dans le plus brûlant d’entre ces dossiers, celui du Sahel.
Autre ministre dont la relation avec l’Afrique et ses peuples sera mise à contribution pour apaiser le climat malsain entretenu par le sarkozysme durant toutes ces années, celui de l’intérieur. Les polémiques sur l’immigration qui ont largement profité au Front National, ont été le fait du ministère de l’intérieur, un moment avec Brice Hortefeux, un autre avec Guéant. Le nouveau ministre de l’intérieur, Manuel Valls est à l’opposé des méthodes et des convictions de ces deux hommes. Un peu le Messie qui va libérer de l’Antéchrist qui a sévi jusqu’à présent.
En fait tout dans le nouveau gouvernement français nous indique la rupture. La parité d’abord : 17 femmes sur 34 postes. Les ministres issus de l’immigration et ceux «colorés» d’Outre-Mer. Et, enfin, les premières déclarations du Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui a dit que «c’est l’exemplarité» qui importe en terme de philosophie dans le nouveau gouvernement. «Je proposerai également une charte de déontologie pour que les ministres ne mélangent pas les genres». Cette charte portera notamment sur les conflits d’intérêt et le cumul des mandats, et chacun devra la signer, a-t-il précisé.

mercredi 16 mai 2012

La leçon de Cheikh Mohamd el Mamy


J’aurai pu dire «l’une des leçons de Cheikh Mohamd el Mamy», tellement la vie et l’œuvre de cet érudit, véritable génie de son temps, a été studieuse pour ses semblables, contemporains et suivants.
C’est à lui que nous devons, entre autres concepts, la formule «al mankib al barzakhi» pour désigner cet espace qui allait devenir la Mauritanie. Il décrivait cet espace comme une espèce de «transition» entre le «Bilad el Makhzen» où règne l’autorité des Monarques alaouites, où il y a un semblant d’ordre, et le «Bilad Essoudaane» des confins soudano-sahéliens où cet ordre et cette autorité étaient absents, mais où règnent des Almamys aux fortunes diverses. Ce «mankib el barzakhi» se confond pour lui avec le «bilad essiba», un espace sans loi, sans ordre…
Nous en avons conclu qu’il s’agissait de décrire ce pays comme «une portion du Purgatoire», une sorte de ressac où les vagues viennent s’écraser, avant de reprendre avec force l’assaut des berges escarpées, de revenir sur elles-mêmes pour finalement revenir s’écraser… mouvement infini de vanité, de bruit et de fureur… éternité d’un mouvement qui dicte à la vague de venir s’écraser contre les parois rocheuses et qui donne à celles-ci la force de résister devant ces assauts qui n’en finissent pas d’être lancés.
Le tournis que produit ce mouvement dans le ressac, est semblable à l’effet produit par la contemplation de cette «portion du Purgatoire», cette «transition» entre deux mondes, cette «wagh entre deux rives… Les contemporains de Cheikh Mohamd el Mamy ne pouvaient saisir la vision du sociologue-anthropologue-érudit-poète-grammairien-astrologue-mathématicien-historien… qu’il fut…
Nous voyons depuis une cinquantaine d’années se dérouler devant nous le spectacle de ce «mankib al barzakhi», où les lois de la nature sont détraquées, où celles des hommes sont faites pour être violées. Où les jours se suivent et se ressemblent. Où l’horizon n’est jamais visible. Où la réalité n’est jamais perceptible dans sa vérité. Où l’imaginaire est prisonnier d’un sérieux qui n’en est pas. Où la vérité ne compte pas. Où tout va en se détériorant. Où le temps ne passe pas. Où l’Histoire est une négation du Progrès. Où les hommes sont pris d’une frénésie qui les empêche de voir au grand jour.
Le vénérable Cheikh Mohamd el Mamy avait trouvé que le meilleur pour lui et ses semblables, habitants de ces contrées qui ont vu s’effacer l’ordre et le temps, c’était de toujours savoir ce qu’on voulait et de ne jamais donner l’impression de courir derrière.
«wa nudriku maa nuuridu wa laa taraana/’alaa aathaarihi mutashadidiina»
Une qualité que de savoir avec précision ce qu’on veut. Une vertu que de pouvoir s’abstenir d’exprimer avec fracas ce désir. Une qualité et une vertu perdues aujourd’hui.
N’est-ce pas l’un de nos plus gros handicaps que celui de ne jamais savoir ce qu’on veut ? de toujours déclarer une intention, de déployer une stratégie qui sied pour une autre, de le dire de mille manières, de façon à noyer le sujet et à rester dans ce «flou artistique» qui laisse place à toutes les interprétations. On continue de tourner en rond à cause de cela…
Et pendant que nous tournons en rond, le monde avance autour de nous, la terre tourne, les hommes changent… et nous ?
Notre élite aspire à la Modernité, du moins normalement. Mais est-ce que son comportement quotidien exprime ce désir ? ses faits et gestes nous disent-ils ce que cette élite veut: le statu quo ou le changement social ?
Nos politiques revendiquent la démocratisation. Qu’est-ce qui nous le dit ? que font-ils pour cela ?
Nous voulons la transparence, la bonne gouvernance, la lutté contre la gabegie, une meilleure utilisation des ressources au profit de la communauté et non des particuliers… Et en même temps nous cherchons à perpétuer les comportements antérieurs, l’ordre ante, continuer à entretenir les intermédiaires politiques par les prébendes…

mardi 15 mai 2012

Satisfaisant et prometteur


Le politique éclipse l’économique. Ce ne sont pas les propos de la mission du FMI qui vont retenir l’attention plus que le retrait-objection des députés de la COD lors de l’ouverture de la session parlementaire, jugée illégale par cette même COD sans pour autant empêcher ses élus d’y participer… Retrait en signe de protestations contre les propos du président de l’Assemblée nationale…
La mission du FMI a séjourné deux semaines dans notre pays. Deux semaines qui lui ont permis de s’entretenir avec l’ensemble des segments de la société mauritanienne : partis politiques (y compris opposition), société civile, opérateurs économiques…
Il s’agissait pour la mission de faire le bilant de 2011 et, en même temps, une évaluation de la quatrième revue du programme Mauritanie. Elle aura permis d’enregistrer les résultats satisfaisants de l’économie mauritanienne.
4% de croissance du PIB malgré la sécheresse dont les effets ont fait baisser la production agricole d’environ 30% et malgré aussi les effets de la crise mondiale qui se manifeste par la hausse des prix des denrées alimentaires et des hydrocarbures. L’augmentation de la facture énergétique a coïncidé avec une baisse des prix de minerais sur le marché mondial, d’où la diminution des revenus provenant de ces minerais.
5,7% c’est le taux d’inflation enregistrée pour la période évaluée. Le FMI estime que c’est là un niveau qui indique la maîtrise de l’inflation, en considérant les chocs exogènes. Le déficit budgétaire équivaut à 0,2% du PIB, «reflétant un très bon recouvrement des recettes, y compris celles générées par le secteur minier, qui a plus que compensé les dépenses d’urgence occasionnées par le programme de solidarité 2011». Pour dire que la mobilisation exceptionnelle des ressources en vue de faire face aux effets de la sécheresse et de la montée des prix, n’a pas détérioré de façon considérable les performances budgétaires.
503 millions dollars, c’est le montant des réserves actuelles. Ce qui couvre environ 3,5 mois d’importations. Tout en entrant en jeu dans la stabilisation de la monnaie. L’excédent de trésorerie au niveau intérieur est excellent. Ce qui, aux yeux des experts du FMI, a permis à l’Etat de solder une partie importante de sa dette intérieure. Mieux, les taux d’endettement ont considérablement baissé atteignant 2,75% au lieu des 14% pratiqué durant trois décennies. Cela veut dire que l’Etat n’a plus besoin d’emprunter, du coup les intérêts sur les bons du trésor ont diminué. Ce qui ouvre la voie à l’utilisation des ressources financières des banques pour des actions de développement. Les économies ont permis à l’Etat de mobiliser 70 milliards d’autofinancements, utilisés dans les projets d’infrastructures engagés un peu partout dans le pays.
Les experts du FMI estiment que la bonne tenue des revenus miniers, l’excellence des recouvrements des douanes et de la direction des impôts, expliquent largement ces performances de l’économie mauritanienne. Même s’ils estiment qu’«il faut plus pour réduire le chômage et la pauvreté». Le chômage est chiffré à 30%, la pauvreté à 42%.
Le programme Emel 2012 a connu selon eux de grandes améliorations par rapport au programme Solidarité 2011. Il s’agit d’une réponse d’urgence qui vise à atténuer les effets de la sécheresse. Mais c’est l’enquête sur la pauvreté en cours qui va déterminer les niveaux et les méthodes d’intervention visant à améliorer les conditions de vie des populations.
Revenir à la vérité des prix des hydrocarbures est l’un des objectifs fixés pour l’année 2012. Le FMI estime que la subvention profite aux couches riches et non à celles vulnérables. C’est normal que les voix s’élèvent dans les milieux politiques et journalistiques aisés qui sont les premiers à subir les effets de la fin des subventions. Elles seront remplacées par des aides directes qui seront versées en espèce aux familles les plus nécessiteuses.
La détérioration temporairement des prix des minerais (-25%), la crise mondiale et les aléas du climat n’empêche pas de voir l’avenir immédiat en rose. Les réserves de change atteindront 520 millions dollars, soit 3,8 mois d’importations. L’inflation ne dépassera pas 6%, tandis que le taux de croissance passera la barre des 7%.
L’occasion pour la mission du FMI de féliciter les autorités pour la mise en œuvre des grandes réformes. «On a enregistré d’importants progrès dans l’amélioration du climat des affaires, de concertation avec le privé et d’élaboration d’un nouveau Code des investissements».
Suite à cette mission et vu le satisfecit exprimé, «nous comptons recommander au Conseil d’Administration du FMI qui se tient le 4 juin prochain, l’approbation de la quatrième Revue. Ce qui occasionnera des décaissements nouveaux au profit du pays».

lundi 14 mai 2012

La cause oubliée


Nos peuples ont-ils fait une trêve avec Israël ? ont-ils oublié la Palestine et «la cause» ? Toute la mobilisation autour de la question du sort des prisonniers palestiniens dans les geôles palestiniennes, ne prend pas. L’acquittement des éléments de l’Armée israélienne coupables d’avoir tué 23 membres d’une même famille en janvier 2009 à Gaza, n’a pas lui non plus suscité d’émoi public.
Le «printemps arabe» est passé par là… L’une des conséquences «évidentes» (visible) des rébellions populaires dans les pays arabes, c’est bien qu’on parle de moins en moins de Palestine et des souffrances du peuple palestinien.
Nous sommes, en Mauritanie par exemple, passés d’une instrumentalisation excessive de la question, vers une sorte d’indifférence qui ne dit pas son nom. Avant, on ne pouvait pas nous réunir sans arborer les drapeaux de l’Etat palestinien, sans proférer les slogans des mouvements de libération, sans fustiger Israël et ses alliés. Cela fait plus d’un an que «la cause» ne mobilise plus.
On peut être heureux de voir les Mauritaniens se rassembler autour de questions qui les concernent plutôt que des questions qui sont «plus loin» géographiquement de nous. Mais on est en droit de s’inquiéter quand on voit cette absence de la scène d’une cause qui a été au centre de toutes nos préoccupations.
La première révolution arabe, celle du début du 20ème siècle, s’est faite autour de la revendication d’indépendance et de libération du joug Ottoman et Occidental. La deuxième révolution s’est faite au nom de la recherche de l’unité de la Nation arabe. Elle a eu pour source nourricière la récupération des terres palestiniennes et la lutte contre Israël, considéré la source de tous les maux de la Nation.
Profondément antioccidentale, cette révolution a produit les dictatures que la troisième révolution a emporté en partie. Cette révolution en cours est fortement soutenue par l’Occident. Sous prétexte qu’elle a pour inspiration la démocratie.
Est-ce ce soutien qui fait oublier la Palestine ?