J’ai lu récemment une étude sociologique sur les problématiques posées par les générations dans le monde moderne.
Dans le monde des entreprises et de la gestion des ressources humaines, on parle de «génération Y» pour désigner les jeunes nés entre 1980 et 1999, par succession à la génération X dont les éléments sont nés entre 1960 et 1979. La lettre Y doit être lue à l’anglaise : «why ?». Elle devient alors une question qui est souvent sur les lèvres des jeunes de cette époque qui partagent le refus de l’ordre et des méthodes qu’ils jugent anciennes.
«Âgés de 18 à 30 ans, ces jeunes mutants ne lâchent rien… Individualistes, peu attachés à l’entreprise, ils viennent au travail en jean-baskets (ils n’ont pas de costume de toute façon), imposent de nouveaux horaires, surfent toute la journée sur les réseaux sociaux le casque visser sur la tête tout en… travaillant».
Cela s’expliquerait par le fait qu’ils sont nés dans la crise et continuent d’y vivre. Du coup, ils ne croient plus au système existant, et veulent se jouer de toutes ses règles.
Quelle génération Y pour nous ? Quand il y a eu ce phénomène arabe de mobilisation de la jeunesse, nombreux ceux qui ont cru à une probable contagion. Certains politiques ont d’ailleurs misé là-dessus, abandonnant la nécessité pour eux de négocier avec le pouvoir en place un avenir possiblement radieux pour le pays.
En fait de «révolution» des jeunes, si elle devait arriver un jour, prendra nécessairement l’aspect d’une rupture générationnelle totale : les jeunes sortiront du giron de leurs ainés pour s’approprier les valeurs modernes (égalité, justice, droit à une éducation efficiente, accès à l’emploi suivant des critères valant pour tous, refus de la corruption…), voire se révolteront contre le système d’antivaleurs érigé par leurs ainés, contre tout le système et ceux qui le représentent.
Sans cette rupture radicale avec le passé et ses hommes, on ne devait pas espérer un changement par la jeunesse. C’est pourquoi nous avons besoin de génération Y à tous les niveaux…