C’est avec un peu moins de 13 millions de voix que le candidat
islamiste, Mohamed Morsi a été élu président de l’Egypte. Un peu plus du quart
des électeurs, constaterons les sceptiques. Mais l’essentiel, c’est que la
victoire de Morsi a été officiellement déclarée par la commission électorale et
reconnue par les autorités militaires qui ont rechigné et hésité à accepter les résultats.
Visiblement, les retards dans l'annonce des résultats ont servi à faire «les marchandages»
nécessaires, en fait à prendre les devants pour éviter les incompréhensions et
marquer le domaine d’intervention de chacun.
Ainsi donc, le nouveau président devra rendre compte et prendre l’avis
du comité militaire sur toutes les questions relevant de la sécurité, de la
défense et des affaires stratégiques (étrangères). Que lui reste-t-il ?
La gestion des problèmes intérieurs : chômage, inégalités,
pauvreté… toutes les manifestations de la crise économique et sociale qui
frappe l’Egypte depuis des décennies et dont elle n’est pas prêt de sortir. A ce
niveau-là Mohamed Morsi devra compter sur ses choix de gouvernement. Il est
seul. Les militaires ne lui sont d’aucune aide. Eux qui possèdent l’industrie
agro-alimentaire, celle de l’armement, et qui sont les plus grands
propriétaires terriens d’Egypte. Eux qui ont géré le pays tout ce temps et qui
entendent garder la main sur les affaires.
Autant on peut être heureux de ce dénouement, autant on peut être
inquiet pour la suite.