J’ai lu aujourd’hui une dépêche qui faisait le portrait d’un Américain qui combat depuis le début aux côtés des rebelles libyens. Matthiew Vandyke, c’est son nom, est présenté comme un Rambo grandeur nature. Il dit se battre pour mettre fin à "la souffrance du peuple libyen". Il raconte fièrement : "Quand je suis venu, il n'y avait pas encore de Sarkozy ou d'Otan. C'était juste nous contre Kadhafi". Pour compléter son tableau, il a été naturellement prisonnier des forces de Kadhafi avant de s’évader et de reprendre le chemin des combats après 161 jours de captivité.
Et quand la dépêche pousse dans le portrait, l’acteur de la téléréalité explique : "Personne ne doit mourir. Même les cinglés de Kadhafi doivent pouvoir profiter de McDonald's et de toutes les autres bonnes choses qui vont venir une fois que la Libye sera libre".
Tout ce massacre donc pour que les libyens «profitent» de la malbouffe. Il se trouve que le même jour, je me retrouvais dans un McDonald’s de Rabat. En regardant autour de moi, j’avais l’impression qu’on était là pour nous remplir les panses, pas pour se nourrir pour vivre. Cela avait un côté animal qui satisfaisait un besoin mécanique. Aucun plaisir visible, aucune envie autre que celle d’en finir au plus vite. On se battrait en Libye pour ça ? Tout un symbole de ce qui nous sépare…
Pour revenir au jeune homme et à sa «belle» histoire de héros, il reconnaît que la capture de Syrte se révèle "difficile". "Cela prendra plusieurs semaines", estime-t-il. "Les snipers sont un gros problème. Ces types sont des fanatiques, ils continuent de se battre même après que nous avons copieusement bombardé la ville."
Et quand la ville tombera, ce sera la fin de la guerre. Alors seulement, Matthew Vandyke pourra faire ce qu’il a envie de faire : "Je veux profiter de l'Amérique. Je veux être avec ma copine et boire une bonne bière."
Instructif, non ?