Avec
ce titre j’ai voulu paraphraser – ou imiter – celui du livre qui fait polémique
en France ces jours-ci : «Nos mal-aimés, ces Musulmans dont la France ne
veut pas» du journaliste Claude Askolvitch connu pour ses sorties sulfureuses
et provocatrices pour une intelligentsia qui préfère s’installer dans des
postures faites de préjugés et de vérités approximatives.
Le
livre est le sujet de toutes les discussions où l’on finit fatalement par se
demander quelles sont les raisons qui ont poussé «un juif à écrire un livre
pareil». L’auteur est l’objet de toutes les attaques des bienpensants de la
République.
Les
attaques lui dénient toute approche scientifique et le traitent comme s’il s’agissait
d’un pamphlet écrit par instinct provocateur et non pour décrire et
éventuellement dénoncer une réalité. L’auteur de contentant de faire une série
de portraits de Salafistes rencontrés ici et là et menant une vie toute normale
de Français face à la crise. Un fervent pieux qui se démène à aider les SDF, un
militant de Force Ouvrière, un intégriste supporter de l’Olympique de Marseille,
un Imam prêchant la paix, une employée forcée de se cacher pour prier, un travailleur
à la RATP…
A
travers les pérégrinations des personnages présentés, l’auteur essaye de mettre
ses lecteurs en face de personnes «normales» ayant les mêmes soucis, les
mêmes aspirations que les autres Français en ces temps de crise. Des personnes
cherchant à s’adapter pour ne pas gêner dans leur exercice de leur culture et
de leurs préceptes religieux, tenant à s’intégrer même si cela leur demande des
efforts énormes.
«Nous
sommes allés trop loin», dit l’auteur parlant de toutes les mesures
destinées à réprimer toute expression religieuse publique. Au nom d’une laïcité
qui s’apparente désormais à un totalitarisme qui empêche les hommes d’être
libres dans l’exercice quotidien de leurs fois. Tout radicalisme est ennemi de
la liberté. Et avant de s’en prendre à l’Islam aujourd’hui, la laïcité a été à
l’origine la cause de l’exécution de 3000 prêtres catholiques pendant la Révolution.
Elle a justifié de multiples mesures contre les hommes d’église et les
pratiquants. D’ailleurs, et ce que certains commentateurs rappellent – 30.000
religieux ont dû fuir la France après la promulgation de la fameuse loi de 1905
instituant la laïcité.
Dans
un pays où le mot «islamophobe» est apparu en 1910 et où, aujourd’hui la
population musulmane dépasse largement la barre des 7%, comment ne pas repenser
la place de l’Islam et sa perception par la République et par l’intelligentsia ?