«Le Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement a présenté une communication relative à la mise en œuvre de la loi sur la communication audiovisuelle. Cette communication présente une stratégie globale sur la mise en place du processus de libéralisation du secteur fondée sur la nécessité d'instituer des leviers juridiques, institutionnels, technologiques et humains nécessaires au niveau du secteur public audiovisuel et de changer le statut des deux opérateurs principaux (Radio Mauritanie et TVM) et de les transformer en société anonymes. Au niveau du secteur privé et du secteur associatif une démarche progressive doit être adoptée en vue de permettre une appropriation de l'activité et sa meilleure intégration dans le contexte». Dixit : le communiqué du Conseil des ministres de jeudi.
J’avais d’abord compris qu’il s’agissait d’une ouverture du capital de ces deux institutions aux privés. Ce n’est pas ça. En fait, le nouveau statut de société anonyme leur confère le droit de signer avec les autorités des accords de prestation de services. Nous aurons ainsi un contrat entre l’Etat et TVM et RM, accord qui engage les deux institutions à couvrir les activités, à suivre l’ordre des priorités des autorités, et à recevoir, en contrepartie, une enveloppe financière qui n’est en fait que la subvention qui servait jusque-là. Formellement, c’est une manière de libérer ces institutions du joug de l’autorité et c’est un pas de plus sur la voie du service public.
Il restera que les deux institutions souffrent de la pléthore du personnel : plus de 500 pour la radio et près de 800 pour la télévision. Sur ces chiffres, combien rendent véritablement service ? Les cameramen que vous voyez, croulant sous le poids du matériel qu’ils trimbalent, courant derrière tel ou tel responsable, ces cameramen sont souvent moins bien payés que d’autres, pigistes, contractuels ou «officiels», qui viennent une ou deux fois sur le lieu de leur travail : une fois pour toucher le salaire (fin du mois), une fois la veille des fêtes. Sans l’assainissement de la situation du personnel, pas d’amélioration des performances dans les médias publics. Il faut y penser pour que demain, la privatisation ne soit pas synonyme de débâcle pour TVM et RM.