mercredi 18 mai 2011

Sur la voie de l'unité

J’apprends par les sites d’information, notamment tawary.com, que le Président de la République aurait demandé à son ministre des affaires islamiques de faire l’inventaire des disparus mauritaniens depuis l’indépendance. Je comprends qu’il s’agit là de répertorier et de localiser les morts mauritaniens dont les sépultures sont inconnues des proches et du public.
Il s’agit en fait de tous ceux qui ont été exécutés pour raisons politiques, de Maa’ly aux officiers d’octobre 1986, à ceux du 16 mars 1981, en passant par les victimes des exécutions extrajudiciaires de 90, 91, par ceux qui sont morts pendant la guerre du Sahara probablement.
Tous méritent une reconnaissance de la part de la Nation. Tous méritent que leurs parents fassent leur deuil. Définitivement. Il faut cependant rappeler qu’il va falloir les regrouper en trois catégories.
La première catégorie est celle des victimes des exactions de 90/91, ceux d’Inal, de Azlaat et d’ailleurs. Ceux-là ont été exécutés sans raison et sans jugement. Il faudrait, non seulement identifier les lieux et les identités, mais en profiter pour les honorer au nom de la Nation à titre posthume. Une façon de réhabiliter leurs mémoires.
La seconde catégorie est celle des exécutés à la suite d’un procès. Ceux-là méritent aussi réhabilitation. Leurs parents ont le droit de savoir où ils sont enterrés, refaire éventuellement le rituel et honorer les tombes.
La troisième catégorie est celle des morts durant les guerres, celle de la résistance et celle du Sahara.
Quand on aura fini de les identifier, peut-être penserons-nous à construire un monument aux martyrs dédié à la mémoire de tous. Ce sera une façon d’expier les péchés du passé : les actes criminels des uns (une minorité) et les silences coupables des autres (une majorité). Un pas de plus sur la voie de l’unité retrouvée que Ould Abdel Aziz pourra capitaliser.