Ils étaient près de 80 élus, entre Maires, Députés et
Sénateurs, à avoir été attendus à Rosso, capitale de la région du Trarza, en
vue de participer au séminaire organisé par le Comité national de l’ITIE au
profit des élus des régions du Brakna et du Tarza. Similaire à celui orga,isé à
Kaédi, capitale du Gorgol, il y a trois mois et qui a regroupé les élus du
Gorgol et du Guidimakha, le séminaire de deux jours entre dans le cadre de la
sensibilisation autour de la question de l’Initiative de transparence des
industries extractives (ITIE).
C’est en 2006 que la Mauritanie, à la faveur de la transition de l’époque,
a adhéré à l’Initiative. Mais c’est seulement en février 2012 que le pays a été
déclaré «pays conforme», en même temps que le Pérou.
« Le Pérou
montre la voie concernant la transparence des ressources naturelles en Amérique
latine, notamment en divulguant les paiements au niveau local comme au niveau
national. La Mauritanie a surmonté des circonstances difficiles et a démontré
un engagement soutenu envers la mise en œuvre de leur ITIE. Je voudrais
féliciter le gouvernement, les organisations de la société civile ainsi que les
entreprises de ces deux pays qui ont mené à bien ces deux processus. Je me
réjouis de l’engagement du Pérou à l’égard d’une transparence accrue au niveau
régional, ainsi que des intentions de la Mauritanie d’inclure le secteur de la
pêche dans ses déclarations ITIE». Ce sont là les mots du Président du Conseil
d’Administration de l’ITIE commentant l’évènement.
Ils sont 14
pays déclarés «conformes», ce qui veut dire qu’ils disposent d’un processus crédible,
efficace et transparent de divulgation et de rapprochement annuels des données
concernant l’ensemble des revenus de son secteur extractif. C’est une manière d’imposer
de nouvelles règles permettant aux citoyens de savoir combien leur pays reçoit
en contrepartie de l’exploitation de ses ressources par les compagnies
internationales. Il touche tous les domaines extractifs gaziers, pétroliers et
miniers. L’objectif étant d’améliorer la gouvernance dans ce domaine, premier
pourvoyeur de corruption des Etats.
Les séminaires
de sensibilisation visent justement à confronter les opérateurs miniers,
gaziers et pétroliers d’une part, les structures étatiques d’autre part, aux
représentants des populations. Une manière pour les premiers de dire «voilà ce
que nous versons aux autorités», aux seconds de dire «voilà ce que nous
recevons» et parfois «voilà où ç a va», enfin pour les représentants des
citoyens d’avoir une idée exacte des revenus et de leur destination.
Le séminaire
de Rosso qui dure les 26 et 27 mai, sera suivi d’une journée de réflexion à
Nouakchott. Cette journée sera consacrée à la réflexion sur les défis futurs de
l’ITIE. Une façon de faire participer la partie mauritanienne, désormais partie
prenante et modèle du processus.
La journée de
Nouakchott sera animée par Marie Ange Kalenga, Directrice Afrique
Francophone au Secrétariat international de l'ITIE, et sera l’occasion
pour le Comité national mauritanien de concrétiser certaines de ses
propositions-phares dont notamment la prise en compte des ressources halieutiques
dans le domaine de l’extractif donc l’Initiative.
Il faut rappeler que 35 pays ont
engagé la mise en œuvre de l’Initiative. Qu’elle est fondée sur un processus
volontaire, participatif, incluant gouvernements, secteur privé et société civile.
Au niveau du Comité national mauritanien, la répartition est la suivante :
8 pour les autorités gouvernementales, 8 pour le privé de l’extractif, 8 de la
société civile (ONG spécialisées dans le secteur, ou celui de l’environnement
ou même celui des Droits de l’Homme), 2 représentants de la presse, 2 de l’Association
des Maires, 1 représentant du Barreau national des avocats et 1 expert.
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