Il est vrai que la décentralisation est un échec au moins dans son aspect «transfert
de compétences» aux collectivités locales… Mais ce ne peut être une excuse pour
justifier cette démission des mairies qui consiste à laisser leurs chefs-lieux
de commune dans le délabrement le plus total. Il suffit de voir toutes les
entrées de villes, de villages et de bourgs transformées en dépotoirs de
poubelle. C’est toujours la première image qui frappe quand on fait son entrée
dans une agglomération mauritanienne. De Nouadhibou à N’Diago, à Fassala à
Choum… Zouératt et F’dérick pourraient être une exception grâce au concours de
la SNIM, notamment de la direction EVB chargée de l’entretien et de la voirie
notamment. Et pour Zouératt, grâce à l’action de la mairie dont le premier
responsable est cité parmi ceux dont l’expérience est plutôt bonne. La mairesse
de Tevraq Zeina fait partie aussi de ces deux ou trois maires qui essayent et
qui parviennent tant bien que mal à engager des actions profitables à leurs
populations. Boutilimitt pour être complet… et c’est tout !
J’ai récemment été dans la capitale économique qui a subi des
transformations dans son schéma urbain, avec notamment de nouveaux lotissements
bien organisés, des routes larges et bien tracées… Mais la ville est un
véritable dépotoir. Partout la poubelle. Ce qui donne cette impression de
promiscuité et de bidonville. Le Nouadhibou d’il y a quelques années est
insoupçonnable aujourd’hui. Quand El Qassem Ould Bellali veillait lui-même en
tant que maire de la ville à l’accomplissement effectif des tâches de la
mairie. On est très loin de cette époque…
Je crois que tant que les élites de chez nous ne sont pas comptables de
leurs actions, tant que les responsables ne répondent pas de leurs actes, il n’y
a pas grand-chose à espérer. Nous avons, depuis des décennies, rompu avec la
reconnaissance du mérite. Le règne de la médiocratie en est résulté. Ceux qui
sont promus pour des raisons autres que la compétence et l’efficacité. Cela a
déteint sur tous les aspects de la vie.
Si Mme Mint Abdel Malik s’efforce de maintenir le rythme de travail à
Tevraq Zeina, ce n’est certainement pas parce qu’elle est constamment
encouragée par ses pairs ou par les cadres de sa commune. C’est par engagement
personnel. Et c’est ce qui est louable chez les gens qui réussissent ou qui
essayent de réussir chez nous : ils travaillent dans l’intérêt de tous et
se retrouvent toujours obligés de perdre de l’énergie et du temps à faire face
à l’hostilité de ceux qui sont sensés en profiter. Parce qu’il n’y a pas
sentiment plus hostile que l’indifférence, que le refus de reconnaissance…
3 maires sur 208 pourraient mériter une distinction… c’est peu… trop peu…