En
ces jours de fête internationale de la liberté de presse, on est heureux d’entendre
que l’agence américaine Associated Press (AP) vient de présenter ses excuses
posthumes à l’un de ses journalistes, disparu en 1963. Reconnaissance du
professionnalisme et du sens du scoop du journaliste Edward Kennedy qui avait
été le premier à donner la nouvelle de l’abdication de l’Allemagne au lendemain
du 7 mai 1945.
L’abdication
avait été signée à Reims d’abord par les chefs de l’armée allemande en face des
Alliés. Mais les Russes qui avaient joué un grand rôle dans l’effondrement de
l’Allemagne hitlérienne, avaient demandé d’attendre de signer à Berlin avant de
rendre publique la capitulation. L’Armée américaine avait alors demandé aux
correspondants de guerre présents de surseoir à la publication de l’information
en attendant son officialisation à Berlin.
24
heures après, Edward Kennedy, incapable de cacher une information d’une telle
importance, envoie sa dépêche à son agence.
Il
est immédiatement suspendu par l’Armée, avant d’être licencié par son
employeur. 67 ans après l’évènement et 49 ans après sa mort son employeur
reconnait son erreur et réhabilite le travail du journaliste.
"C'était un jour
affreux pour AP. Cette affaire a été gérée de la pire des manières", a déclaré le patron de l'agence américaine, Tom Curley aux organes de presse. "Lorsque
la guerre est terminée, on ne peut pas retenir l'information de cette
manière. Le monde a besoin de savoir", a ajouté le directeur de AP.
Une leçon d’abnégation et d’équité. Quand je pense à toutes nos valeurs qui ne sont pas reconnues même après leurs morts. Quand je pense à tous ceux que nous glorifions et qui ne le méritent pas. Aux trafics de l’Histoire, aux dérives voulues et orchestrées…
Une leçon d’abnégation et d’équité. Quand je pense à toutes nos valeurs qui ne sont pas reconnues même après leurs morts. Quand je pense à tous ceux que nous glorifions et qui ne le méritent pas. Aux trafics de l’Histoire, aux dérives voulues et orchestrées…