Hassan
Nasrallah est le premier dignitaire musulman à dénoncer, à condamner les
agissements de l’Etat islamique en Irak et au Levant (Da’esh). Il est la
première autorité religieuse musulmane à condamner les massacres perpétrés
contre les Musulmans (chiites et sunnites modérés) et les Chrétiens d’Irak et
de Syrie. Personne d’autre n’en parle. Ni dans le Maghreb, encore moins au
Machreq.
Pour
Hassan Nasrallah, le chef du Hizbollah libanais, les agissements de Da’esh,
avec notamment la destruction de lieux de culte (mosquées et églises) et la
profanation des tombes des Prophètes et Saints, peuvent servir d’alibi à Israël
pour justifier la destruction de la Mosquée d’Al Aqça (Jérusalem). Qu’est-ce
qui peut l’empêcher ?
La
sortie de Nasrallah, hier vendredi, est venue rappeler que ce qui arrive en Irak
et en Syrie est le fait d’un calcul minutieux visant à détruire les sociétés
arabes et islamiques de l’intérieur. La guerre civile entre Chiites et
Sunnites, l’épuration de la région de ses Chrétiens, tout cela participe à une
entreprise de sape qui vise à plonger la région dans le chao total. Pour permettre,
entre autres, à Israël de finir son sale travail en Palestine : exterminer
la population et détruite ses terres.
Cette
sortie nous rappelle aussi que si les Palestiniens de Gaza sont aujourd’hui en
mesure d’envoyer des missiles en Israël, s’ils sont capables de tenir seize
jours alors que les experts militaires israéliens avaient prévu une victoire au
bout de douze heures, c’est bien parce que la Résistance palestinienne a
bénéficié du soutien indéfectible d’un axe Iran-Syrie-Hezbollah. Encadrement,
armements, formation, soutien financier et moral, assistance… à tous les
niveaux, l’apport de cet axe a été fondamental dans la formation d’une
Résistance à même de faire face à la machine de guerre israélienne.
Il
ne faut pas croire que la force de frappe de la Résistance palestinienne lui
vient d’Agypte, du Qatar, de l’Arabie Saoudite ou de la Jordanie… au contraire,
si elle a trébuché par le passé, si elle a faibli à des moments donnés, c’est à
cause de ces «frères arabes». L’efficacité de cette Résistance, elle la
doit d’abord à la Syrie, à l’Iran et au Hezbollah libanais. Pourtant, les
premiers à avoir lâché Bachar al Assad sont les dirigeants du Hamas qui n’avaient
plus de refuge, depuis très longtemps, qu’à Damas. Si aujourd’hui il prend Doha
pour base, il fut un temps où Khaled Mech’al n’avait de lieu sûr où résider que
Damas… Oublié tout ça…
Mais reste une vérité : sans le soutien total et
sans limite du Hezbollah, de la Syrie et de l’Iran, on n’en serait pas à
assister à quelques victoires brillantes de la résistance palestinienne… Il
faut le retenir.