Intéressant quand on a lu les supputations de certains organes mauritaniens, de voir comment les autres ont lu les évènements. Dans Le Monde du 27 juin, on lit le compte-rendu suivant : «L'opération militaire lancée vendredi par la Mauritanie contre Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) en territoire malien a fait quinze morts dans les rangs des islamistes, deux soldats mauritaniens ayant été tués et cinq blessés, ont annoncé, dimanche 26 juin, des responsables de l'armée à Nouakchott, la capitale.
"Le bilan est de quinze morts chez les criminels, de deux morts et cinq blessés côté mauritanien", ont annoncé les colonels Brahim Vall Ould Cheibani, chef du bureau des opérations à l'état-major de l'armée, et le colonel Teyeb Ould Brahim, porte-parole de l'état-major.
Selon eux, "le campement" d'AQMI, qui se trouvait dans la forêt du Wagadou, longue de 80 kilomètres et large de 40 kilomètres, située à 110 kilomètres de la frontière mauritanienne dans le nord-ouest du Mali, "a été complètement détruit et c'est la débandade, le sauve-qui-peut, dans leurs rangs".
Selon l'état-major, "la base était une forteresse aménagée par les criminels qui ont creusé des tranchées très profondes et posé des mines tout autour". "Ils constituaient une véritable menace pour notre pays (...). Beaucoup de matériel a été détruit : l'ennemi a fait usage d'armement lourd, dont de l'armement antichar et anti-aérien", a-t-il ajouté.
L'état-major a précisé que l'opération avait été menée "en coordination avec l'armée malienne" et que les deux armées "se sont partagé la forêt très dense" du Wagadou. La partie confiée aux militaires mauritaniens était celle qui abritait la base d'AQMI, raison pour laquelle ce sont eux qui ont "pris l'initiative de l'attaque", a-t-il ajouté.
Le nombre de militaires engagés dans l'opération n'a pas été précisé. L'armée malienne a pour sa part arrêté dans la nuit de samedi à dimanche neuf membres d'AQMI près de la forêt de Wagadou, selon une source militaire malienne, information confirmée par l'état-major mauritanien». (Source : Le Monde du 27.06.11)
Selon eux, "le campement" d'AQMI, qui se trouvait dans la forêt du Wagadou, longue de 80 kilomètres et large de 40 kilomètres, située à 110 kilomètres de la frontière mauritanienne dans le nord-ouest du Mali, "a été complètement détruit et c'est la débandade, le sauve-qui-peut, dans leurs rangs".
Selon l'état-major, "la base était une forteresse aménagée par les criminels qui ont creusé des tranchées très profondes et posé des mines tout autour". "Ils constituaient une véritable menace pour notre pays (...). Beaucoup de matériel a été détruit : l'ennemi a fait usage d'armement lourd, dont de l'armement antichar et anti-aérien", a-t-il ajouté.
L'état-major a précisé que l'opération avait été menée "en coordination avec l'armée malienne" et que les deux armées "se sont partagé la forêt très dense" du Wagadou. La partie confiée aux militaires mauritaniens était celle qui abritait la base d'AQMI, raison pour laquelle ce sont eux qui ont "pris l'initiative de l'attaque", a-t-il ajouté.
Le nombre de militaires engagés dans l'opération n'a pas été précisé. L'armée malienne a pour sa part arrêté dans la nuit de samedi à dimanche neuf membres d'AQMI près de la forêt de Wagadou, selon une source militaire malienne, information confirmée par l'état-major mauritanien». (Source : Le Monde du 27.06.11)
Au Mali, on semble s’accorder sur la réussite de l’opération, même si on regrette un peu que les Mauritaniens tentent de tirer la couverture à eux. Dans Le Républicain du 27/6, on signale que «des manœuvres conjointes entre les armées malienne et mauritanienne sont en cours. C’est dans un tel contexte que l’attaque du tout nouveau camp d’Aqmi est intervenue le week-end. Avec un bilan probablement très lourd du côté des Salafistes vu les moyens utilisés par Nouakchott qui bombe la poitrine, et à raison, si le succès revendiqué est réel. Pourtant, si tout le monde est content pour le consensus retrouvé, on constatera, une fois de plus, qu’on parle non d’un exploit de l’armée malienne mais de l’armée mauritanienne à un jet de pierre de la capitale malienne. Et cela n’est pas du tout bon pour les signaux de rupture que Bamako envoie depuis peu».
Enfin, je vous propose l’éditorial du Pays, quotidien du Burkina Faso : «La Mauritanie peut raisonnablement crier victoire et célébrer à sa façon la destruction de cette base en fortification de AQMI en plein territoire malien. Son engagement et sa volonté d’en découdre avec les terroristes ne faisaient d’ailleurs aucun doute. Et ses forces armées n’en sont pas à leur premier fait d’arme. Déjà en septembre 2010, cette armée avait engagé des avions dans les combats contre AQMI dans le Nord du Mali. C’est dire que la vigilance dont font preuve les autorités de ce pays dans la traque des groupes terroristes de AQMI va au-delà de ses propres frontières. AQMI a plusieurs fois tenté de frapper en plein Nouakchott mais à chaque fois, ses attaques ont été plus ou moins déjouées. Et cela depuis plus d’un an maintenant et avec la bienveillante collaboration de l’Etat malien dont le territoire est devenu la base arrière de AQMI. A défaut d’être aussi entreprenant que la Mauritanie et d’assurer une traque vigoureuse et permanente des terroristes, le Mali, pays où convergent tous les otages faits par AQMI, est dans l’obligation morale d’aider ceux qui font le coup de feu, ne serait-ce qu’au niveau du renseignement militaire. Si AQMI a établi ses bases arrières dans ce pays, c’est que les responsables de la nébuleuse terroriste savaient que les Maliens tout seuls n’arriveraient pas à les déloger aussi facilement. On en sait plus aujourd’hui, cet assaut victorieux est le fruit d’une parfaite coordination entre les forces militaires des deux pays. C’est la principale leçon de cette opération. Même si les Mauritaniens, euphoriques se sont pratiquement attribué le succès de cette attaque, en donnant même l’impression que les Maliens ont regardé faire comme si ce n’était pas dans leur intérêt de se débarrasser de ces fous de Dieu. Le président malien, Amadou Toumani Touré, et son homologue mauritanien ont plusieurs fois réitéré la nécessité de concrétiser l’engagement des pays en guerre contre le terrorisme dans le Sahel. Il faut croire que ces deux pays viennent de donner l’exemple que tous attendaient. AQMI doit désormais se sentir à l’étroit dans l’espace sahélien, et doit être traqué jusqu’aux confins du désert car la quiétude des populations et des Etats en dépend fortement. Cette récente opération montre à souhait qu’avec un minimum de volonté politique et une bonne coordination des moyens, AQMI n’est pas aussi insaisissable que cela. Il faudrait donc consolider cette coopération à un moment où le chaos actuel en Lybie favorise le trafic d’armes de toutes sortes, capable de renforcer les capacités militaires d’AQMI. Il faut donc être plus que jamais vigilant». Signé : Abdoulaye TAO.