Un décret nommant un nouveau chef d’Etat Major des
Armées en la personne du Général de Brigade Hanenna Ould Sidi qui est remplacé
au poste d’Inspecteur Général des Forces armées et de sécurité par le Général
de Brigade Mohamed Znagui Ould Sid’Ahmed Ely. La restructuration décidée en
avril dernier est concrétisée à l’occasion de ce décret. C’est ainsi que le
Général de Brigade Mohamed Cheikh Ould Mohamed Lemine (Brour) est nommé à la
tête de l’Armée de terre, l’Amiral Isselkou Cheikh El Weli à la tête de la
Marine nationale et le colonel Mohamed Mohamed Salem Lehreytani à la tête de l’Armée
de l’air. Tous font partie de l’élite de cette Armée qui a connu des moments
difficiles par le passé.
Dans un posting daté du 3 avril 2013, j’écrivais ici :
«Le décret créant deux nouveaux Etats
Majors, celui de la Marine et celui de l’Air, a été signé. Il transforme ces
deux directions en structures d’Etat Major. Du coup le Général de Division
Mohamed Ould Cheikh Ahmed Ould Ghazwani devient le Chef d’Etat Major des Armées
de Mauritanie. C’est donc à l’ancien Etat Major de l’Armée et à ses structures
qu’échoit la direction centrale de toutes les Armées. C’est un peu si la
Mauritanie avait désormais une Armée de terre, une Armée de l’Air et une Armée
de «mer» (Marine). Le commandement des opérations sera toujours entre les mains
de l’Etat Major des Armées. Alors que l’administration et la gestion
quotidienne seront décentralisées au profit des nouvelles structures.
La création de ces
Etats Majors intervient au moment où le tableau d’avancement fait état de la
promotion de plusieurs colonels au rang de généraux. Au total sept nouveaux
promus, à ajouter aux dix anciens. Ce qui répond à une demande légitime des
officiers d’une Armée qui a quand même évolué de façon notable depuis quelques
années.
Les effectifs ont
certes doublé, mais c’est surtout la transformation de l’Armée, par une remise
à niveau et par la mise à disposition de moyens nouveaux, qui impose de tels
changements.
Reste que si les
autorités ont pu faire évoluer rapidement cette Armée, elle reste à construire
sur des bases privilégiant la compétence et le cursus. Il est vrai qu’un grand
effort a été consenti pour palier aux injustices dans les avancements, les
traitements et les affectations des officiers. Ces injustices qui ont été à la
base de l’opération de sape entreprise deux décennies durant par un pouvoir qui
avait visiblement comme option de détruire l’Armée qu’il percevait – il a
peut-être raison – comme une menace pour son pouvoir. Il fallait donc la
déstructurer, lui enlever tous ses moyens et l’affaiblir pour
l’instrumentaliser dans les jeux politiques PRDSiens.
Quand vint le moment
de défendre le pays, c’était une Armée exsangue qui n’avait pas les moyens de
faire face à la menace terroriste. Au lendemain de l’attaque de Lemghayti, les
autorités ont dû faire appel aux privés pour mobiliser un millier de soldats
pour aller à la poursuite des assaillants. Voitures, équipements, logistique et
même une partie de l’armement ont été «gracieusement offerts» par les groupes
financiers qui, non contents d’avoir déjà assujetti le politique et
l’administratif, ont, pour l’occasion, cru pouvoir contrôler l’Armée.
Les coups d’Etat de 2005 et 2008,
devaient permettre de reprendre les choses en main. L’Armée a été dotée de
moyens à même de lui permettre d’assurer la réalisation de ses missions. Elle
est même devenue l’une des meilleures armées de la région.»
Toutes les
occasions sont bonnes pour rappeler d’où vient cette armée qui a subi, des
années durant, cette opération de sape qui a réduit à néant toutes ses
capacités. Une Armée qui s’est relevée depuis pour se reconstruire et pour
donner l’image d’un pays, non pas «incapable
de se défendre par lui-même», mais «indispensable
dans la stabilisation et la sécurisation de la région». Un «pôle de stabilité», en somme dans une
région qui bout.