C’est un débat qui ne nous regarde pas parce qu’il se passe en France.
Comment qualifier un accident qui a coûté la vie à deux policiers et qui a été
causé par l’excès de vitesse d’un jeune qui fuyait ces policiers. A bord d’un
4x4, sans doute appartenant à ses parents, le jeune de moins de 18 ans, ivre, a
été pris en chasse par un véhicule de la police. Il roulait à plus de 150 km/h
quand un autre véhicule a voulu l’intercepter. Il l’a percuté de plein fouet.
Bilan : deux morts parmi les forces de l’ordre. La question est maintenant
de savoir comment qualifier l’acte.
Ce ne peut être un «homicide involontaire». Pour les syndicats de
police, le fait de rouler à cette vitesse, de refuser d’obtempérer aux
injonctions des policiers et de percuter volontairement une voiture qui a
actionné un gyrophare, tout cela procède de la volonté de tuer. Donc «homicide
volontaire» aggravé par le fait de conduire sans permis.
Si j’en parle ici, c’est que j’envie cette société qui a déjà franchi le
pas dans la responsabilisation de celui qui est fauteur. Quand tu conduis une
voiture surchargée, sans assurance, sans frein ou avec une défaillance
quelconque et que tu ne respectes pas toi-même les règlements et codes, tu dois
être tenu responsable de tout ce qui adviendra en cas d’accident.
Je pousse plus loin, quand une voiture de transport passe par des postes de
contrôle qui la laissent continuer malgré toutes ses infractions (surcharge,
défaillance de pièces, problèmes techniques…) et qu’elle provoque un accident
où il y a mort d’homme, il faut tenir les postes par lesquels elle est passée
en partie responsable. Au moins de négligence ayant conduit à un accident.
Sous nos cieux l’impunité est
le premier mal à combattre. Tant que nous ne sommes pas comptables de nos
actes, comment espérer que nous allons respecter le contrat social qui nous
lie ?