Il s’agissait d’un grand évènement qui n’a pas finalement été entouré de
toutes les précautions permettant de garantir sa réussite. Les élections du 23
novembre risquent d’être les plus contestées de l’histoire du pays. Les
tergiversations, la lenteur dans la publication des résultats, le comportement
de certains membres des bureaux (refus de donner des copies de P-V, parfois
incapacité d’en établir…), retour sur certains résultats déjà diffusés… tout
cela a contribué à semer une confusion monstre qui n’est pas pour aider à
accepter le résultat final.
Malgré le nombre et la gravité des erreurs, il y a encore quelque chose à
faire. D’abord sur le plan de la communication. L’une des grandes erreurs, si
ce n’est pas la plus grande, c’est bien un défaut de communication. Cet effort
de communication doit prendre la forme d’une explication : l’un des Sages
doit monter au créneau pour rassurer et expliquer. Ensuite frapper fort en
destituant, au lendemain du second tour, tous ceux qui ont fauté.
Parer au plus pressé, c’est donner des réponses au plus vite à toutes ces
questions liées au retard pris dans la publication des résultats.
Ne comptez pas sur l’indulgence du public. L’institution qu’est la CENI est
sujet de toutes les suspicions, parce qu’elle est venue «accaparer» un
travail qui dépendait du ministère de l’intérieur. Cela ne plait pas à tout le
monde. En fait nombreux ceux qui souhaitent la perte de cette institution. Je ne
pense pas seulement à ceux qui ont choisi de boycotter les élections et pour
lesquels le processus doit être rompu. Ceux-là n’ont pas les moyens de remettre
en cause le processus mais ils prient pour son échec.
Il y a aussi ceux qui savent qu’une réussite du processus mené par la CENI
va révéler leurs poids réels. Il y a enfin tout ces esprits formatés par la
culture du doute qui nous est restée de l’exercice de près de trois décennies
de faux et d’usage de faux.