Déjà le 1er janvier 2016, 00
heure 40 minutes environ. Je dépose quelqu’un aux environs du Lycée de Tevraq
Zeina. Je remarque une voiture, type Mercedes 190, avec trois occupants. Au
volant un teint clair costaud portantun léger caftan, les deux autres sont
difficiles à distinguer, d’abord parce que le véhicule est stationné dans une
pénombre, ensuite parce qu’à mon passage les deux personnes essayent de se
cacher en s’enfonçant un peu plus dans leurs sièges.
Soupçonneux, je repasse en faisant en
sortant de mettre le véhicule en pleine lumière. Pas de doute. Les trois
individus ne son pas là par hasard. Ils semblent guetter le moment adéquat pour
passer à l’action. Il manque la plaque d’immatriculation avant de la voiture il est clair que ces individus ne sont pas là
pour passer du temps en cette veille de nouvel an.
Je décide de m’arrêter derrière la
voiture en lui faisant face et d’appeler les numéros dont j’ai souvenir. Le
116. Une voix jeune me répond : «oui, et alors ? écoutez si vous
croyez qu’il y a un problème appelez le 117». J’insiste pour dire que je
signale une voiture avec trois occupants suspects à mon avis. «Justement c’est
le 117 que tu dois appeler si tu es en danger, nous on ne peut rien pour toi…»
Le 117. Ça sonne mais personne ne
décroche. Je me rappelle le 119. «Oui… ah bon… vous croyez ? vous êtes sûr
qu’il s’agit d’une voiture 190 ? qu’il y a trois personnes dedans ?
qu’est-ce qui vous fait peur ?» J’explique. «Vous avez tout simplement
peur. Vous dites que vous êtes où… c’est où ça… où ça ? ou ça ? je ne
vois pas…» La voix semble se gausser. Ce qui m’oblige à couper…
Hier en voyant l’appel à témoin lancé
pour localiser le fugitif Cheikh Ould Salek, je me suis demandé si cela sera
efficace, les numéros étant ce qu’ils sont.
Tant que le sérieux n’y est pas mis, il
ne faut espérer aucune efficacité dans le dispositif mis en place pour lutter
contre le crime et amener les citoyens à participer à l’effort de sécurisation
du pays.