C’est
l’un de ces centres dit d’études stratégiques, visiblement proche de la
Mouvance islamiste, qui publie les résultats d’un sondage organisé sur un échantillon
de 780 personnes dont 18,6% seraient prêts à voter Tawaçoul, 17,7% le parti au
pouvoir, 6,6% le RFD et le reste allant aux partis d’opposition.
Curiosité :
39,2% des sondés ne sauraient pas pour qui voter. Ce qui indique un certain
degré de maturité qui a toujours été refusé aux Mauritaniens par leurs élites
qui les méprisent en jugeant qu’ils sont des moutons.
Première
leçon de ce sondage qui vaut ce qu’il vaut : la forte aspiration à la
participation aux élections législatives et municipales, ils sont 71,1% à l’exprimer
parmi les sondés. Deuxième leçon : 31,1% réfutent «avec force» (sic) l’exigence du départ du Président
Ould Abdel Aziz contre 22,8% qui la soutiendraient «entièrement» (re-sic). Parmi ceux-là 48,7%
espéreraient que ce soit à la suite de manifestations pacifiques, 11,2% par une
révolution populaire et 6,5% par voie de coup d’Etat.
50,9%
se disent prêts à participer à des manifestations dans la rue. 66,9%
participeraient à des manifestations si elles sont pacifiques, 56,5% ne sont
pas contents de la situation économique et sociale. Autant dire que nous sommes
donc en plein dans un milieu d’opposants, de mécontents vis-à-vis du régime. On
pourrait, par extension abusive, dire qu’il s’agit là d’une base de l’opposition
radicale.
Cette
base nous apprend qu’elle est en majorité contre la logique du rejet par l’exigence
du départ (irhal, dégage). Elle est contre tout ce qui peut avoir un aspect de
lutte violente. Et surtout qu’elle est, en grande majorité pour la participation
aux élections législatives et municipales attendues dans les mois à venir.
Ce
sondage mérite-t-il d’être pris en compte par nos opérateurs politiques ?
Ces voix doivent-elles être entendues par ces mêmes opérateurs ? Peut-être…
(source des données: alakhbar.info)