dimanche 12 février 2012

Marzouki à Nouakchott


Le passage du président tunisien Moncef Marzouki à Nouakchott est un évènement politique majeur. Pour les autorités, il s’agit d’une présence qu’il fallait mettre en exergue face à l’opposition. Son passage a servi à organiser une conférence au profit de la société civile. Durant cette conférence, le président Marzouki a défini les conditions qui doivent présider à la fondation d’un Maghreb des peuples. Notamment l’instauration des cinq libertés : liberté de déplacement donc suppression des visas, de résidence, de travail, d’investissement et d’élections municipales.
Très optimiste, le président tunisien a promis la relance de la construction du Maghreb Arabe. Après la chute des régimes dictatoriaux de Ben Ali et de Kadhafi, la route du Maghreb des peuples est ouverte. Surtout que, selon lui, des réformes sérieuses ont été entreprises dans les autres pays. Citant le Maroc et la Mauritanie comme exemples de cette révolution tranquille.
«J’ai trouvé auprès du Président de la République ce que j’espérais, à savoir cette volonté sincère qui nous anime tous pour la construction de l’Union maghrébine», a déclaré le Président Marzouki.
Alors que les partis de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) avaient rendu public un communiqué dans lequel ils déclaraient être désolés de ne pouvoir accepter de rencontrer le président tunisien dans le Palais présidentiel, dans le cadre d’une visite supervisé par le «tyran Mohamed Ould Abdel Aziz», on est surpris ce dimanche d’apprendre que la rencontre a bien eu lieu.
Le Président Marzouki a reçu une forte délégation de la COD qui lui a exposé sa vision des choses. Ils ont regretté de différentes manières, le fait de le voir venir en visite à un dictateur qu’ils entendent chasser. De son côté, le président tunisien leur a rappelé ses fonctions et ce pour lequel il est là. Avant de leur conseiller le dialogue comme méthode d’action et moyen de combat pour parvenir aux réformes nécessaires sans verser un grand prix comme cela s’est passé en Libye, au Yémen, en Egypte ou comme cela se passe en Syrie.
Après avoir été à Nouakchott pendant trois jours, le Président Marzouki n’a probablement pas transmis son optimisme débordant à notre encadrement politique national. Dommage.