Le
candidat Mohamed Ould Abdel Aziz est à attendu à Aleg. La capitale du Brakna
est en ébullition. Les axes routiers, désormais goudronnés, connaissent une
intense activité : entre marcheurs et motorisés, la circulation est dense
malgré la chaleur qui devient plus forte en cette fin de journée. Tout le monde
converge vers le stade de la ville. «C’est notre Stade des Princes»,
ironise un cadre que je retrouve sur les lieux. En fait, il s’agit d’une grande
clôture avec une tribune couverte recevant à peine deux cents personnes.
Les
premiers venus ont pris place dans la tribune, laissant une tribune montée au
Président-candidat et aux officiels qui ne tarderont pas à venir.
Exceptionnellement, il avait fait sa prière du vendredi dans la capitale du
Gorgol d’où il avait lancé sa campagne la veille. Ici il avait cherché à parler
devant une foule représentative de ce qu’est la population mauritanienne. Toute
la population avait fait le déplacement, ce qui donnait effectivement
l’impression d’une retrouvaille mauritanienne avec ses Arabes et ses
négro-africains dans toutes leurs composantes.
L’introduction
de la coordinatrice régionale de campagne n’est pas longue, juste assez pour
introduire le principal orateur qui est le candidat. Il prend la parole et fait
un bilan de son mandat. Il se permet de temps en temps de lancer des attaques
directes, parfois indirectes, à son opposition.
Sans
trop insister sur la situation d’avant et sur l’héritage qu’il a eu en arrivant
au pouvoir, le candidat, il a parlé des réalisations dans le domaine de la
sécurité. «Personne n’a oublié la peur que faisaient régner les groupes de
terroristes et de trafiquants sur le pays, les attaques dont une a été
perpétrée non loin d’ici, les morts mauritaniens et étrangers, victimes de
cette activité criminelle…» Le pays peut aujourd’hui s’occuper de son
développement en toute quiétude car la sécurité est effective. «Grâce aux
efforts entrepris, nous avons désormais une armée qui remplit pleinement son
rôle et qui est sollicitée par la communauté internationale pour participer à
des opérations de maintien de paix dans les zones de tension. Nous venons
d’envoyer un groupe en Côte d’Ivoire et sommes approchés pour en envoyer d’autres
ailleurs. C’est qu’on nous reconnait l’efficacité de nos troupes…»
La
première partie du discours a été ensuite réservée aux acquis en matière
religieuse, la tendance étant celle-là. L’impression du Saint Coran, la
création d’une station spéciale en études coraniques, puis d’une chaine de
télévision pour la Mahadra, cette université qui servait à disséminer un
enseignement religieux authentique et modéré…
L’état
civil modernisé permet désormais de mieux définir les politiques, de mieux
connaitre les populations et donc de mieux les servir. C’est dans ce sens que
de grande réformes ont été engagées pour améliorer les prestations de la
justice, de l’administration qui vit pleinement l’ère de la décentralisation.
Les
chiffres de la croissance démontrent que le pays est en plein chantier :
7,7% pour 2013, l’un des plus forts taux de la région. «L’inflation
maitrisée, nous avons enregistré un excédent budgétaire sans précédent», ce
qui revient d’abord à la diminution du train de vie de l’Etat signe d’une bonne
gouvernance effective. Les réserves en devises atteignent plus d’un milliard de
dollars pour la première fois. L’Etat n’a plus besoin de s’endetter auprès des
particuliers comme c’était le cas. Grâce d’ailleurs à la création de la Caisse
de dépôts et de développement (CDD), l’argent devient moins cher, ce qui le
rend accessible aux faibles entrepreneurs. «Contre les voix qui sèment le
doute, il y a les témoignages des institutions financières internationales qui
attestent de la bonne tenue de notre économie…»
Quatre
hôpitaux spécialisés ont été construits, 70 centres de santé de différents
types en plus «de l’élaboration d’un plan national de développement du
secteur de la santé, à l’élargissement de la sécurité sociale grâce à
l’intervention de la CNAM, à la création de l’agence nationale Tadamoune, à la
baisse du chômage qui est passée de 31% à 10% selon le BIT…»
Le
projet d’approvisionnement en eau de la ville de Magta Lahjar est un exemple de
ce qui a fait dans le domaine de l’eau. Près de huit cents kilomètres de
conduites d’eau pour l’Aftout Chergui, le projet du D’har,le projet
d’approvisionnement des régions du Nord, celui de Sélibabi, de Kiffa, de
Guérou… partout la maitrise de l’eau et la disponibilisation de l’énergie ont
été une préoccupation première.
97
partis dont seulement une quinzaine déclarent refuser de participer aux
élections sont aujourd’hui actifs dans le pays. «Les libertés d’expression
et de presse ont été renforcées dans un climat de sécurité et de stabilité
parfait». C’est pourquoi «la révolution des vieillards a échoué à
freiner la marche du pays».
1884
kilomètres de routes, en plus des aéroports et de nouveaux ports pour équiper
le pays en infrastructures de base. L’assainissement bénéficie d’une grande
attention. Tout comme l’agriculture qui profite largement aux populations du
Brakna.
A
la fin de son discours, le candidat a rappelé que le vrai enjeu c’est le taux
de participation avant d’appeler ses soutiens à venir massivement voter le 21
juin prochain.