Quand
le président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, avait dit tous
ses regrets quand à l’impossibilité pour lui de trouver sept noms de
Mauritaniens capables de répondre aux critères de choix pour les membres de la
CENI, je m’en suis un peu offusqué. Je croyais qu’il était très aisé d’en
dénicher sept et même plus qui n’ont pas trempé leurs noms dans le politique
depuis une dizaine d’années, qui sont crédibles et qui pourraient prétendre à
la neutralité. On a visiblement mis du temps à en dénicher.
Abdallahi
Ould Soueid’Ahmed, Ahmed Ould Ghnahalla, Mantita Tandia, Memed Ould Ahmed, Ba
Mohamed Lemine, Moulaye Ahmed Ould Hasni et Mohamedhen Ould Bagga font sans
aucun doute partie d’une Mauritanie qui n’a pas grand-chose à se reprocher. Si
l’on excepte Memed Ould Ahmed pour lequel on a trouvé un passé d’engagement
récent au sein du parti El Vadila (mon Dieu, que foutait-il dans cette galère-là, lui le
militant Baathiste endurci par la torture, aguerri par l’engagement ?
Allez comprendre nos compatriotes militants…), on ne peut pas dire que les
autres sont marqués. Et dans l’ensemble, ils sont tous reconnus pour leur
intégrité, en tout cas pour leur détachement des querelles qui ont marqué ces
dernières années. C’est déjà ça de gagné.
Il
reste à savoir maintenant comment le monde politique va réagir à ce choix. Et
si oui ou non, la mise en place de la CENI va nous mettre enfin dans la
perspective des élections. Si oui, nous aurons avancé parce que le souci ne
sera plus de faire dégager le régime ou de le conserver, mais de participer et
de ne pas rester à la marge. De confirmer son prétendu poids électoral.
Aux
politiques de jouer.