Certaines ONG et mouvements politiques ont décidé d’aller à Inal commémorer la mémoire des 28 soldats négro-africains ont été pendus sous les ordres d’un officier commandant la région à l’époque. Nous étions le 28 novembre 1990. Et c’était sa façon à lui de fêter le 30ème anniversaire de l’indépendance nationale. Une tragédie qui a bien eu lieu dans ce coin perdu et en ce jour symbole. Cela fait partie de ce que l’on appelle communément «le passif humanitaire» et qui pèse encore sur la mémoire collective des Mauritaniens.
Refusant de régler la question, la transition de 2005 l’a laissée en suspens au-dessus de nos têtes. Le gouvernement civil a fait un pas. Puis celui de Ould Abdel Abdel Aziz a engagé un processus de réconciliation qui s’est soldé par la prière de Kaédi (prière du pardon), puis par la réhabilitation des morts et des survivants par la reconnaissance des torts commis. Certes pas assez pour soigner une blessure profonde. Surtout que la question n’a pas fait objet de débats sur la scène nationale. Nombreux sont ceux qui nient aujourd’hui – et de bonne foi – l’existence de telles barbaries.
L’initiative visant la commémoration d’Inal pose visiblement problème au sein des appareils politiques, surtout la Coordination de l’opposition démocratique (COD). L’un des membres du convoi allant à Inal aurait déclaré que le bureau de la COD avait refusé d'accompagner les «visiteurs» d’Inal. Réponse de la COD :
«Certains sites d’information ont fait part hier, d’un refus de la COD de répondre à une invitation pour assister à des activités organisées à Inal par des organisations de droits de l’homme. Nous tenons, à ce sujet, à apporter la précision suivante : - La COD n’a jamais discuté de ce problème au cours de ses réunions».
La commission de communication ayant signé ce communiqué le 27 novembre, publie juste après le communiqué qui suit :
La commission de communication ayant signé ce communiqué le 27 novembre, publie juste après le communiqué qui suit :
«Pour cause de déplacement de certains Présidents de la COD hors de Nouakchott, la cérémonie de commémoration de la fête de l’indépendance nationale qui était prévue ce soir est reportée à demain, lundi 28 novembre 2011 à 17h à l’Hôtel Khater. Merci de votre compréhension».
Il faut signaler que deux des dirigeants dont le président actuel de la COD, Ba Amadou Alassane, ont fait le déplacement d’Inal. En attendant de savoir à quoi s’en tenir, à signaler enfin ce passage du communiqué de l’Union des forces de progrès (UFP) à cette occasion :
«L’Union des Forces de Progrès (UFP) de Mauritanie, ayant été à l’avant-garde de la lutte, sous toutes ses formes, contre le chauvinisme d’État (1989-1991), l’a condamné avec la dernière énergie, contribuant à la mobilisation large et massive des partis politiques, d’associations diverses de la société civile, de nombreuses personnalités nationales parmi lesquelles le vénérable Bouddah Ould Bousseyri».