Encore une
citation du Khalife Omar : «lorsque Dieu du mal à une société, Il leur
donne la polémique et les éloigne du travail».
Plus près de
nous, on dit que la malédiction s’est abattue sur les Awlad M’Barek, cette
lignée qui a donné une épopée sans précédent en pays Maure, le jour où ils
consacrèrent plus de temps à venir à l’arbre à palabres qu’ils appelaient
intelligemment «çadrayet asswaqa» (l’arbre des calomnies ou des fausses
rumeurs).
Dites-moi, chers
lecteurs, en quoi les palabres politiques sont différentes de celles des années
90, celles qui ont fait suite aux élections présidentielles et législatives et
janvier et mars 92 ? En quoi l’objet du différent a-t-il changé ? En
quoi les méthodes et les argumentaires ont-ils évolué ?
Et après 1997,
quand tout le monde s’est rendu compte du danger que représentait le refus de
participer au jeu tel qu’il se proposait et non tel qu’on l’aurait voulu, en
quoi le discours a-t-il changé ? Et après 2003 ? Et après 2005 ?
Et après 2007 ? Et après 2008 ? Et après 2009 ?
Nous ne savons
toujours pas que ce ne sont pas les querelles politiciennes qui vont mener la
Mauritanie sur le chemin du développement. Ce n’est toujours pas l’éducation
qui est au centre des débats, ce ne sont pas les visions modernistes qui
s’opposent aux obscurantismes, ce n’est pas la construction d’hôpitaux ou de
routes, ce n’est pas le forage des puits, ce ne sont pas les campagnes de lutte
contre l’esclavage et en vue d’atténuer les fractures sociales… rien de tout
cela n’est en question. Ni aujourd’hui, ni hier. Sinon on aurait avancé dans la
lecture que nous pouvons avoir de ce que notre élite politique veut. Elle
aurait du coup réalisé en partie ses desseins. Parce que quand on sait ce qu’on
veut, on l’exprime clairement, on le partage et on finit fatalement par
l’imposer. Ou par en imposer une partie.
On tourne en
rond. Parce que ceux qui veulent le statu quo sont plus forts, plus riches,
plus solidaires, plus déterminés…
La révolution
mauritanienne sera celle qui libérera le citoyen de l’emprise du politique et
de l’oisiveté. Elle se fera par la revalorisation du travail, de la création,
de la créativité, de la compétence, la réhabilitation des valeurs d’égalité, de
justice, d’humilité et de tolérance.
Parce que cette
révolution doit se faire contre la médiocrité.