jeudi 10 novembre 2011

L’urgence d’un plan


On rechigne à parler de «plan d’urgence», cela renvoie à une période et surtout à des pratiques données. On se souvient encore comment le Gouvernement de Sidi Ould Cheikh Abdallahi avait troqué l’appellation contre un banal «Programme spécial d’intervention» (PSI) en 2008. Un PSI dont les comptes n’ont jamais été soldés. Tout comme d’ailleurs le Plan d’urgence de 2003. On ne solde pas les comptes dans notre pays.
A la sortie de la réunion hebdomadaire du gouvernement, le Premier ministre a tenu un point de presse pour expliquer les dispositions prises par son gouvernement en vue de juguler les effets néfastes du déficit pluviométrique de cette année. Il ne s’agit pas d’un programme d’urgence ni d’un PSI, deux expériences dont on ne veut pas faire mention.
Deux axes d’action : la sécurité alimentaire des populations et la disponibilisation d’aliments de bétail en quantité suffisante et à des prix abordables pour les populations.
"Nous avons mis en place un programme pour faire face aux effets de ce phénomène sur les plans de la sécurité alimentaire des populations et de la protection du cheptel qui représente la colonne vertébrale de notre sécurité alimentaire et de notre économie nationale", a précisé le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Le plan ainsi détaillé est le fruit de deux mois de réflexion d’un comité interministériel qui a défini les mécanismes appropriés.
Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a précisé que le programme a choisi de proroger et d’étendre l'opération "Solidarité 2011" dont la pertinence et l'efficacité sont unanimement reconnues sur toute l'étendue du territoire national. Ainsi, le nombre de boutiques passera de 700, ouvertes actuellement, à 2387 qui bénéficieront quotidiennement à 800.000 citoyens parmi les plus vulnérables, en plus d'opérations de distribution gratuites, chaque fois que cela est nécessaire, aux populations les plus pauvres.
Protéger ensuite le cheptel qui contribue, à hauteur de 13%, au Produit intérieur brut à travers la mise à dispositions de l'aliment de bétail, à des prix réduits, sur l'ensemble du territoire national, surtout dans les zones rurales. Cette composante comporte également le forage de puits dans des zones contenant des pâturages et manquant d'eau et de vastes campagnes de vaccination du cheptel.
Le premier ministre a indiqué que ce programme sera "mis en œuvre le plus tôt possible, avec tout le sérieux et toute la transparence" et que son coût est estimé à 45 milliards d'ouguiya, soit 157 millions de dollars américains.
Il a, pour l’occasion, lancé un appel à "nos frères et nos partenaires au développement pour aider au financement de ce programme pour lequel l'Etat a mobilisé tous ses moyens".