mardi 11 octobre 2011

Ils ont sauvé le dialogue


De loin, j’apprends que les parties prenantes dans le dialogue national engagé il y a plus de trois semaines, que ces parties sont arrivées à un accord. Grâce notamment aux concessions faites par le Président de la République sur certaines questions qui, si elles n’avaient pas été entérinées, aurait donné au dialogue un air de carnaval, une perte de temps de plus.
Ainsi donc sera créée une agence chargée de gérer – préparer, organiser, surveiller, sanctionner – les élections. On croit avoir garanti l’indépendance de cette nouvelle institution en insistant sur le choix, par chaque partie, de sept personnalités «consensuelles». On l’espère parce que la garantie de l’indépendance d’un tel organe est essentielle dans le recouvrement de la confiance, mais cela dépendra fortement de la capacité de proposition des parties. Attendre et voir donc.
La date des élections sera fixée par l’Agence après concertations avec le Conseil constitutionnel, les présidents des deux Chambres du Parlement.
Une révision de la Constitution a été décidée. Elle devra insister, en préambule, sur la diversité culturelle du pays et sur sa vocation de creuset multiracial. Un article sera ajouté pour fonder la criminalisation de l’esclavage et des pratiques assimilées. Les prérogatives du Premier ministre seront élargies aussi pour lui permettre de devenir un véritable chef de gouvernement. Criminalisation des coups d’Etat et création d’un corps dédié spécialement à la protection des Institutions républicaines (Présidence, Parlement, Premier ministère…).
Sur les découpages, de nouvelles mesures seront prises dont un député tous les 30.000 habitants.
Pour le suivi et l’application de l’accord qui sera annoncé jeudi, une commission doit être désignée. Elle sera dirigée par Boydiel Ould Hoummoid et Ahmed Ould Bahiya.
C’est ainsi donc que le Président Ould Abdel Aziz vient de sauver le processus de dialogue qui va nécessairement ouvrir pour le pays une nouvelle ère de convergence.
Félicitations anticipées à toutes les parties, particulièrement aux trois hommes qui y ont cru et qui ont pesé de tout leurs poids pour faire aboutir la démarche : Mohamed Ould Abdel Aziz, Messaoud Ould Boulkheir et Boydiel Ould Hoummoid.