Le
plus grand axe routier de Mauritanie est sans doute celui de «la Route de
l’Espoir» qui a été l’un des grands projets structurants du pays. Pour ce
qu’il a apporté aux régions de l’intérieur et à cette «Mauritanie profonde»
qui a failli vivre en marge de l’accomplissement de l’œuvre de la construction
nationale.
Le
tracé de la route est en soi un projet de fondation : après avoir pris
plein Est, la route descend vers le Sud jusqu’à arriver à Aleg, aux confins des
terres bien servies de la Vallée du Fleuve ; pour remonter ensuite vers
Magta Lahjar et atteindre sa latitude la plus au Nord à Sangrava, célèbre
caravansérail desservant le désert d’Agâne et les contreforts du Tagant ;
la route descend vers Ashram où est établi El Hella, le campement de l’Emir du
Tagant ; cette dernière descente continue jusqu’à El Ghayra, la porte de
l’Aftout ; la route remonte ensuite le plateau de l’Assaba pour aller vers
le Sud-Est, passer par Kiffa, Tintane, Aïoun, Timbédra et finir à Néma. La
première trans-mauritanienne passe six régions de Mauritanie.
La
construction de la route a duré environ cinq ans ou un peu plus (1975-1980/81).
Elle sert depuis. Ses tronçons Nouakchott-Boutilimitt, Boutilimitt-Aleg,
Aleg-Magta Lahjar et Magta Lahjar-Kiffa
ont été refait, deux fois pour le premier et une fois pour les trois
autres. Depuis près de cinq ans, la société ATTM n’arrive pas à terminer le
tronçon Kiffa-Tintane (140 kilomètres). Parti pour être terminé en 24 mois, il
est aujourd’hui à sa moitié (pas complètement terminée). De Fam Lekhdheyrat à
Tintane, c’est une piste qui est pratiquée.
Ce
n’est pas le seul tronçon en retard. C’est le lieu de rappeler la route
Tiguint-Mederdra, celle de Barkéwol, de Tijikja-Atar, Zouératt, Aweyviya… quand
est-ce que ATTM et ENER finiront ces routes ?
On a hâte de voir le maillage routier de ces dernières
années aboutir. La route Chegar-Bourat est en cours de finition. Tout comme la
bretelle qui relier Mounguel à l’axe Sélibaby-Kaédi. Quand Mounguel-Bourat sera
réalisée, c’est toute une poche intérieure qui sera désenclavée.
Barkéwol-Ghayra bute devant la lenteur des Chinois, mais quand elle sera
réalisée, c’est tout l’Aftout qui sera pratiquement desservi. Néma-Bassiknou en
cours de réalisation permettra de désenclaver le grand Est. Le jour où la
Mauritanie sera reliée en tous ses points importants, peut-être que l’intégration
et les échanges entre les populations seront plus forts que les appels à la
désunion.