Hier
soir sur TVM, Cheikh Sidi Abdalla recevait Nagi Mohamed Imam, un poète engagé
qui a marqué près de trois décennies durant la culture du pays. Le principe de
l’émission est simple : faire découvrir un poète par le grand public en le
faisant parler de lui-même. Cela tourne rapidement à un témoignage sur une
époque méconnue des Mauritaniens. Forcément parce qu’il s’agit de Mohameden
Ould Ichidou, Ahmedou Ould Abdel Kader, Mahjoub Ould Boye ou, depuis deux
séances, Nagi Mohamed Limam. Des gens qui ont vécu une Mauritanie
insoupçonnable aujourd’hui.
Avec
ses utopies, ses militants, ses créateurs, ses vertus, ses engagements naïfs…
Hier Nagi a parlé du Nouakchott des années 70. Quand il y débarquait revenant
de Dakar qu’il avait rallié directement de son campement lointain.
Lui
qui avait établi une correspondance avec un programme de Radio Mauritanie, une
émission que présentait Hacen Ould Moulaye Eli et qui se rapportait à la
culture, lui sera recruté deux jours après son arrivée à Nouakchott. Sans
intervention. Sans qualification particulière. «Rien, expliquera-t-il, que
parce qu’on me reconnaissait quelque talent qui pourrait servir la radio à ce
moment-là».
Il
profitait de ce passage pour faire une adresse à la jeunesse d’aujourd’hui pour
leur dire que cette Mauritanie où l’on reconnait les talents, où l’on n’avait
pas besoin de piston pour aboutir, où l’on pouvait créer librement, que cette
Mauritanie-là a existé.
Il
avait raison de le rappeler aux jeunes mais aussi aux vieux qui semblent avoir
oublié à force de pratiques dangereuses et immorales.
Avec Nagi Mohamed Limam, nous avons eu droit à
quelques échappées salvatrices. Des échappées qui nous prouvent que tout est
possible. Surtout le bien pour le pays.