Son
identité a été tenue secrète selon les désirs de la famille, mais son drame est
aujourd’hui à la une de la presse mondiale, pas seulement de son pays, l’Inde.
C’est à Mahipalpur, un quartier de New Delhi, capitale de l’Etat de l’Inde, que
deux corps ont été découverts dans la nuit du 16 au 17 décembre, gisant sur le
trottoir. La fille a été battue et violée. Le garçon battu seulement. Tous deux
dans un état grave.
L’affaire prend immédiatement une ampleur
politique sans précédent. Comme pour calmer les esprits, le gouvernement indien
prend en charge les soins de la fille qui a subi des atrocités innommables et
l’envoie dans un hôpital de Singapour où elle finit par
décéder des suites des atrocités dont elle a été victime. Suffisant pour
réveiller une Inde toujours en ébullition pour des causes du genre… ce n’est
pas un jeu de mots mais c’est bien un problème de …genre quand on sait qu’à New
Delhi, un viol est commis toutes les 18 heures. De quoi alerter dans un pays
encore machiste même si une femme y a occupé le poste de premier responsable de
l’Exécutif. Officiellement 90% des 256.329 crimes commis en 2011 l’ont été
contre des femmes. Ce qui explique le ras-le-bol général qui s’est exprimé par
cette mobilisation sans précédent.
L’histoire
de la jeune étudiante résume aussi les drames de l’Inde moderne. De milieu
pauvre, la jeune étudiante en kinésithérapie a poursuivi ses études grâce aux
sacrifices de ses parents qui ont dû vendre leurs biens, hypothéquer leurs
terres et renoncer à tous les plaisirs pour permettre à leur enfant de
poursuivre ses études.
Le 16 décembre, alors qu’elle revenait d’un cinéma où
elle avait vu «L’Odyssée Pi» en compagnie de son ami, elle est donc la
victime de multiples exactions qui se terminent par un viol collectif. Circonstance
aggravante pour les autorités : tout cela s’est déroulé dans un bus qui s’arrêtait
normalement à toutes les stations, qui voyaient descendre et remonter des
passagers et qui a subi au moins deux contrôles de police. Pour traduire l’indifférence
générale à ce qui peut arriver à une femme en Inde…