mardi 27 novembre 2012

Interdire les bouffons


Une résurgence du passé : ces individus qui viennent occuper les espaces publics pour crier, apprécier ou déprécier quelqu’un. Ces bouffons publics qui sont là à chaque «pause de première pierre», inauguration ou réunion publique officielle, pour mettre en valeur ceux des responsables qui les encensent, ou vilipender ceux qui s’abstiennent de le faire.
Evoluant avec les nouvelles technologies, ils ont désormais leurs haut-parleurs et ne se privent plus d’aller au-delà des limites du convenable.
L’autre jour, alors que les populations affluant d’elles-mêmes pour exprimer leur sympathie au Président Ould Abdel Aziz venu inaugurer une centrale électrique, alors que ces populations étaient tenues à distance, les lieux étaient déjà occupés par quelques-uns de ces bouffons. A l’arrivée du Premier ministre, l’un d’eux crie : «siibéé ya Ould Mohamed Laghdaf !» Exprimant une confusion dans l’appartenance tribale de Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf… Se rendant compte de la méprise, l’individu actionne son haut-parleur et commence à glorifier la «grande tribu des Tajakant». De quoi hérisser les présents.
Un élément de la sécurité présidentielle essaye de le calmer. Il est repoussé avec violence par le bouffon qui semblait être sûr de son fait. L’élément entreprend alors de vider le bouffon, avec gentillesse cependant. Comme s’il s’agissait d’un «intouchable». Puis ce fut l’officier du BASEP qui vint demander à l’individu de sortir des lieux. Il prit alors son haut-parleur et commença à se plaindre des méthodes du BASEP qui veut l’empêcher de louer les gens qui le méritent.  
Qui tolère la présence de cette survivance du PRDS ? Du temps du PPM, il y avait «Wul Haymasou» qui dédiait son énergie à la mise en valeur du Parti et de son Secrétaire général. Avec les Structures d’éducation de masse (SEM du temps de Haidalla), le phénomène commença à se généraliser. Mais c’est avec le PRDS qu’il explosa. Chaque dignitaire se croyant obligé de payer les services d’un ou de plusieurs crieurs pour le mettre en valeur quand le Président passe. La tradition est restée. Et il est temps d’y mettre fin.