Quand un parti ou un pôle politique décide de communiquer,
il doit envoyer le meilleur de ses communicateurs, pour un débat le meilleur de
ses polémistes et le plus indiqué. Deux débats récents, m’amènent à penser que
les partis politiques mauritaniens se compliquent la vie en envoyant des gens
qui ne sont pas forcément les mieux indiqués.
Il y a quelques jours, un débat télévisé opposait deux
représentants de l’UPR à deux de la COD. Hier encore (mercredi soir), sur la
même TVM, trois représentants de la Majorité s’opposaient à trois de la
COD.
Les deux débats n’étaient pas de même facture. Le premier
était très déséquilibré au profit des députés Kadiata Malik Diallo (UFP) et Ba
Aliou Ibra (indépendant, ancien ADIL). Ces «vieux» routiers de la
polémique politique n’ont eu aucun mal à se faire le député Mohamed el Mokhtar
Ould Zamel et son compagnon Ba Bocar Soulé, ancien ministre de Ould Taya,
ancien fédéral du PRDS. Si le premier avait un sens politique évident, le
second a versé dans la langue de bois menant inévitablement à un discours
thuriféraire où aucune proposition n’apparaissait. Accusations gratuites ont
fusé, obligeant les débatteurs à se crisper et à personnaliser les échanges. Ce
sont les propos et les attitudes, un peu arrogantes, de Ba Bocar Soulé,
l’ancien ministre du développement rural qui ont donné le la. Incisive et
percutante, Kadiata Malik Diallo ne devait pas se priver. Le sarcasme du «cousin»
Ba Aliou Ibra faisant le reste. Résultat : une vindicte verbale éculée et
sans intérêt en face.
Le débat d’hier était tout le contraire. Au moins pour
quatre des débatteurs : Lô Gourmo Abdoul et Mohamed Ould Salem Val, le
Secrétaire général du parti Moustaqbal d’un côté, et de l’autre les députés
Sidi Mohamed Ould Maham et Mohamed Ould Babana. Les deux autres n’avaient rien
à faire dans le débat. Sauf peut-être replonger dans les fonds de la politique
politicienne, celle qui est perte de temps et dénergie.
Heureusement
que Me Ould Maham et Pr Lô Gourmo nous repêchaient de temps en temps en
revenant à des thèmes plus concrets, plus intéressants pour le public. Sans pour
autant aller jusqu’à apporter du neuf. On en sort sans savoir ce que nos
politiques veulent réellement. Ça aussi c’est un problème. C’est même le grand
problème de notre classe politique.