C’est
ici que le plan de restructuration des habitats anarchiques et des bidonvilles
est le plus évident. Là où l’on voit aujourd’hui les maisons en béton qui
poussent, se trouvaient les baraquements d’El Moutavajirat. L’insalubrité, la
promiscuité, accentuaient la misère des populations qui y vivaient depuis des
décennies. Tous ces quartiers ont été lotis à présent. C’est la première chose
qui frappe le visiteur habitué des lieux.
On
est frappé aussi par l’absence de tas d’ordures. Des anciens dépôts qui vous
accueillaient à l’entrée de la ville subsiste quelques tas, mais pas beaucoup,
à la gauche en entrant dans la ville.
En
réalité la ville a connu deux époques. Celle qui a duré trois ans environ et
qui a vu El Qassem Ould Bellali exercer un demi-mandat qui lui a permis quand
même d’imposer une gestion moderne de la cité. Nouadhibou, entre 1997 et 2001,
a été la scène d’un chantier immense qui lui a valu une rénovation complète. Comme
toujours ici, cela a suffi pour concentrer l’inimité des activistes politiques
contre Ould Bellal : de ses anciens compagnons Kadihine aux dignitaires
PRDS locaux, en passant par les responsables du renseignement et de l’administration,
tous devaient se liguer pour réduire à néant l’action du Maire qui a décidé de
s’investir dans sa ville. Il sera «expulsé»
par le système bien ancré de la gabegie.
La
deuxième période est celle qui a suivi et qui a continué jusqu’à nos jours. Elle
est marquée par une absence totale de la mairie. Cela s’est traduit par l’abandon
des grands projets (de la santé notamment), le retour des dépôts anarchiques de
poubelles… Nouadhibou entra dans une décadence qui en fit un grand dépotoir des
temps modernes…
Jusqu’au
jour où les pouvoirs publics s’en mêleront. Les moyens de l’Etat furent
mobilisés pour rendre quelque splendeur à la capitale économique. La restructuration
des quartiers précaires permit de lotir de nouveaux espaces. Les nouveaux
propriétaires ont alors construit, ils n’attendaient que leurs titres de
propriété pour le faire. La ville recommença à respirer… à respirer ? Non,
c’est une autre histoire que je vous réserve pour plus tard…