Une
chose peut surprendre : chaque fois qu’un soldat de l’armée d’Israël
tombe, on découvre qu’il est de nationalité française, anglaise ou américaine.
Jusqu’à présent la grande surprise est celle-là. Ce n’est jamais des Israéliens
«de souche» qui meurent ou qui sont enlevés, mais toujours des
immigrants qui viennent parfois d’arriver dans le lot des «volontaires pour
défendre Israël». Quelle différence entre ceux-là et les Jihadistes qui se
rendent en Syrie ou sur d’autres théâtres pour soi-disant soutenir leurs frères
de religion ? N’est-ce pas le même prétexte : se battre au nom de la
fraternité religieuse ? La même volonté de faire régner «UNE vérité
divine», une loi indiscutable pour les hommes ? De faire régner
l’ordre de prétendus «supérieurs» ?
Pourtant,
aux uns les portes sont grandes ouvertes pour partir et revenir, souvent dans
la célébration ; les autres sont vus en «terroristes» et traités en
menace pour la Nation. Mais au-delà de cette première remarque, le fait de voir
des Britanniques, des Français et des Américains mourir, participer à l’effort
de destruction par l’armée israélienne de ce qui reste de la Palestine, nous
dit combien est aléatoire l’existence d’un Etat dont la défense est confiée à
une sorte de «mercenariat religieux». C’est la même logique qui a mené
Richard Cœur de Lion ici. L’Histoire a prouvé qu’on ne pouvait pas greffer un
corps bâtard dans cette région. Mais Israël semble refuser de comprendre que
tout milite contre l’existence d’un Etat tel que les sionistes l’ont voulu, «une
terre promise à ces élus de Dieu que sont les Juifs» et qui, au nom de ce
droit divin, appartiendrait aux seuls Juifs.
On
ne peut pas continuer à ignorer, à passer outre, à fouler les droits du peuple
palestinien. On ne peut rien construire sur la base de la spoliation, du
génocide, de l’épuration. L’expérience de l’arbitraire vécu aurait pu
renseigner l’élite israélienne qu’un Etat religieux ne peut exister dans ce
monde. La géographie aurait pu leur enseigner que la démographie milite contre
eux. Qu’il n’y a pas d’existence viable et durable d’une entité qui
s’entretient par l’exercice continuel de la violence. Qu’aucun corps ne peut
vivre en milieu hostile s’il ne parvient pas à composer avec son environnement.
L’avancée
technologique donne victoire à Israël, ainsi que le soutien ferme de
l’Occident. Mais jusqu’à quand ? La résistance libanaise et palestinienne
a prouvé que cette avance technologique en moyens militaires et en propagande à
travers les nouvelles technologies de l’information, que cette avance se
rétrécit de jour en jour. Si hier, les Résistants palestiniens n’avaient pas la
capacité de construire par eux-mêmes des missiles de plus ou moins longue
portée, des dirigeables, des avions sans pilotes, aujourd’hui ils le peuvent.
Ils sont au tout début de ce processus qui va forcément se développer pour leur
permettre d’accéder à des technologies de pointe pouvant contourner tous les
systèmes de défense de l’ennemi.
Les
souterrains de Gaza prouvent que la seule force de frappe ne peut permettre
d’assurer une sécurité totale à Israël. En fait, aucune paix ne peut se
construire sur la logique du plus fort. Une paix durable, une paix qui a une
chance d’aboutir passe nécessaire par le respect réciproque, l’acceptation réciproque,
le partage d’intérêt. Est-ce que les habitants de Gaza ou d’Israël veulent
vivre continuellement dans cette psychose de voir le ciel leur tomber sur la
tête ? Personne ne peut le croire. Alors que faire ?
Accepter
dans l’immédiat de rendre la vie à Gaza, la liberté au peuple de Gaza, l’espoir
aux populations de Gaza. Depuis trop de temps, les habitants de cette enclave
(avec la densité d’habitants la plus élevée au monde) vivent dans une prison à
ciel ouvert. Le blocus est total : par mer, air et terre. Quand les
habitants de cette enclave se sont choisis des dirigeants, la Ligue mondiale
les a spoliés du droit à une gouvernance choisi et a traité le Hamas comme «une
organisation terroriste». L’étau s’est resserré encore plus. Les frappes
sont devenues plus meurtrières et plus courantes. L’isolement plus fort et plus
destructeur.
C’est
bien l’intransigeance des Israéliens qui nourrit la violence dans la région. Ce
sont les méthodes de l’Etat … «hébreux» qui inspirent et justifient
la barbarie de l’Etat… «islamique» d’Irak et du Levant.
C’est bien la complicité avérée et agissante de
l’Occident qui explique Boko Haram, AQMI, Nouçra, Shebab et tous ces
groupements de combattants qui sèment la haine et le désespoir dans nos pays.
C’est cette complicité qui permet à ces groupements de recruter dans une masse
de jeunes qui vivent la réalité du monde comme s’il s’agissait d’une violence
subie directement. Comme les jeunes Juifs de France, d’Amérique ou
d’Angleterre, ils estiment qu’au nom de la menace qui pèse sur leurs
coreligionnaires, ils peuvent mener les guerres les plus absurdes, les moins
morales et les plus destructrices.