La
visite de l’ancien juge antiterroriste, Jean-Louis Bruguière entre certainement
dans le cadre de la préparation du procès en diffamation intenté au député Noël
Mamère qui avait accusé le Président Ould Abdel Aziz d’être un parrain de la
drogue. On se souvient du passage, il y a quelques semaines, d’un groupe de
parlementaires français qui étaient, eux aussi, venus en quelque sorte apporter
un soutien à la victime des propos inconsidérés du député européen.
Même
s’il a tempéré ses propos en disant qu’il a parlé du Président mauritanien
comme il aurait parlé de n’importe quel autre Président africain, le député n’a
pas encore accepté de présenter des excuses franches et sans appel. Alors que
ses propos étaient diffamatoires et dangereux pour la stabilité du pays et pour
sa cohésion. D’ailleurs, ils ont alimenté la polémique politique intérieure
donnant un argument à une opposition qui se relevait difficilement des effets
du «tir ami» sur le Président Ould
Abdel Aziz.
Dès
qu’une «affaire» est consommée, en
apparait une autre qui enflamme les esprits, donne espoir aux détracteurs du
régime qu’il s’agit là de l’occasion rêvée de le faire basculer et occasionne
rumeurs et intoxications. Pour finir en «pschitt».
La «balle amie», les propos de Mamère
sur l’implication du Président de la République dans le trafic de drogue, le «Ghana gate» ou «Accra-gate», cela dépend de qui parle et de quand est-ce qu’il
parle, en passant par la relation du Président avec les affaires (Hondon, les
nouvelles banques, les nouveaux riches, les cousins…)… tout y fut… nous y
reviendrons certainement.
L’ancien
Juge Bruguière a été reçu par le Président de la République. Cité par les
agences à sa sortie d’audience, il a qualifié de
"calomnieux et diffamatoires"
les propos "tenus en Europe"
dans le but de "nuire à la stabilité
du pays considéré, à ses institutions et à son président et à la relation
bilatérale entre la Mauritanie et l’Union européenne". Et de préciser
que "tous ces propos ne sont pas
fondés" et ont été tenus "dans
une vision assez partisane et idéologique".
"Les éléments
que j’ai pu accumuler dans le cadre de mes activités vont à l’encontre de ces
accusations calomnieuses", a dit le juge Bruguière. Et de
souligner : "en tant que juge,
je suis le premier à dénoncer des excès comme tout un chacun ; par contre,
je ne peux que m’insurger lorsqu’il y a, à des fins pauliciennes, partisanes ou
idéologiques, des propos calomniateurs infondés".
Il a par ailleurs salué "l’action résolue menée activement par la Mauritanie à la fois contre
les réseaux" d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et la "criminalité organisée qui y est associée"
voire même "indissociable",
qu’il s’agisse de la lutte contre les réseaux de stupéfiants et de tous les
trafics dans la région ou des enlèvements de ressortissants étrangers contre
des rançons.
"J’observe que
la Mauritanie a une vraie stratégie de lutte contre le terrorisme dans un
environnement qui est incontestablement fragile", a expliqué Jean-Louis
Bruguière qui a considéré que même si la sécurité est revenue et que la zone du
Nord Mali est pacifiée, tout reste à solidifier.
L’ancien juge français a estimé que "dans cet ensemble fragile, la Mauritanie
constitue un pôle majeur et important de résistance, de résilience et de bonne
gouvernance où la sécurité a été restaurée et des efforts considérables de
développement" ont été déployés.
Et d’ajouter : "comme observateur relativement éclairé, avec une certaine expérience,
et ami de la Mauritanie, je vois que ce pays joue et continue à jouer un rôle
important dans l’équilibre régional et la relation" entre la
Méditerranée, la zone sahélo-saharienne et l’Europe.