J’ai lu la semaine dernière un récit qui m’a choqué.
C’était la reprise d’une information parue dans un journal français (La
Montagne ?) concernant un Mauritanien. «P., un jeune mauritanien, est
venu chercher la sécurité en France. Il y a atterri en février 2014». Je ne
sais pas pourquoi on choisit de donner seulement l’initiale de son nom (ou
prénom) dans la mesure où il est déjà en France où il semble être en sécurité.
L’article – de quel journal ? – nous raconte que «P. est arrivé en France avec un pied
nécrosé, une blessur à la matraque infligée par les militaires». Le récit
rapporté site la personne : «Il y a eu des problèmes. Si tu n’as pas
les papiers de ta mère et de ton père, tu ne peux plus être Mauritanien».
Qui a dit ça et depuis quand c’est comme ça ?
Et le journal d’expliquer en se référant aux propos du
personnage : «il s’agissait d’exclure une partie de la population, les
Maures noirs, à l’approche des élections». Parce que «P. fait partie de
ceux qui ont été déchus de leur nationalité». P. raconte : «Chez nous,
beaucoup n’ont pas les certificats de décès. Ma mère est morte en 2000, mon père,
en 1989 (les dates choisies sont bien sûr significatives). Le journal reconnait
quand même que le récit de la fuite de P. de son pays «pourrait figurer dans
un film d’espionnage». Et de décrire qu’il était sorti de prison «vêtu
de vêtements militaire», avec «une voiture qui l’attend dehors» et
le «départ en bateau». Bien sûr que P. ne savait pas où il allait, «un
type m’a mis dans une petite chambre ; il m’a dit de ne pas sortir».
Dans le bateau ou ailleurs ?
«(Mon) pays d’origine, c’est fini. Ici, au moins, je suis
moi», affirme P. qui selon le journal est «arrêté lors des manifestations,
en 2011, liées au recensement national, qu’il couvrait pour une chaine de
télévision». TVM, peut-être ?
C’est à la fin qu’on comprend
le pourquoi de ce tissu décousu de mensonges : P. a entrepris le processus
de recherche d’un statut d’exilé politique en France. Le journal nous apprend
enfin : «L’Etat français n’a pas encore statué sur son dossier. P.
attend toujours sa convocation». Si c’est un article pareil, même repris
par un organe mauritanien, qui va permettre le traitement judicieux de son
dossier, il faut reconnaitre que l’Office français chargé des réfugiés et
apatrides (OFPRA) n’a aucune faculté de discernement. Au-delà de l’OFPRA, il y
a tout le système français et européen en général qui est pourri par des
démarches pareilles. Ne parlons pas des Etats Unis où les jeunes mauritaniens
affluent ces derniers temps sous prétexte qu’ils sont persécutés pour raisons
religieuses (des Chrétiens ou Juifs menacés) ou sexuelles (menace
d’homophobie). Tout ça passe. Tant pis.