La
première rencontre officielle est celle qui se déroule dans les locaux du
ministère des affaires étrangères polonais. Elle me met en face de
représentants du département chargé des relations avec l’Afrique, le Maghreb et
le Moyen-Orient.
Mes
interlocuteurs me font la somme des relations entre les deux pays qui ont connu
selon eux une nette amélioration ces dernières années avec notamment des
échanges de visites entre responsables importants des deux pays. D’abord la visite
de la délégation mauritanienne dirigée par Ahmed Ould Teguedi, l’ancien
ministre des affaires étrangères qui semble avoir fait impression ici (son nom
est prononcé automatiquement sans besoin de revenir à un papier). Ensuite la
délégation polonaise dirigée par le Président du Sénat et comprenant de
nombreux hommes d’affaires et de hauts responsables. Le Président du Sénat est
la deuxième personnalité de l’Etat. C’est lui qui dirige le pays en cas
d’empêchement ou d’absence du Président de la République.
La
partie polonaise s’apprête à commémorer le cinquantième anniversaire de
l’établissement des relations entre les deux pays. Cela se traduira par
l’organisation de manifestations culturelles et de voyages occasion d’échanges
entre la Mauritanie et la Pologne. Pour ce pays une ouverture vers l’Afrique
est nécessaire et si cela peut se faire à travers la Mauritanie, ce serait
mieux.
«Nous
sommes conscients de la place stratégique qu’occupe la Mauritanie comme pays
charnière entre l’Afrique subsaharienne et le Maghreb. Nous percevons le
développement de toute relation avec le pays dans une vision d’ensemble nous
permettant de nous ouvrir les espaces prometteurs d’une Afrique en marche».
La
visite de la délégation polonaise a permis d’identifier quelques domaines de
coopération qui pourraient être lancés dans l’immédiat. Tout ce qui concerne
l’exploitation des minerais, notamment le fer. Mais aussi la pêche,
l’agriculture, l’industrie…
Ma
deuxième rencontre justement a lieu dans les locaux de l’Agence de presse
polonaise (PAP) et me permet d’échanger avec des représentants de la Chambre de
commerce de Silésie. Ils m’expliquent qu’il s’agit d’une institution
indépendante qui ne fait pas partie des structures étatiques. Ce qui ne les
empêchent pas d’être l’un des pivots de la coopération extérieure de la Pologne
moderne.
En
plus de la promotion des investissements polonais et des échanges avec les
autres pays, ils sont intéressés, dans le cas de la Mauritanie, par
l’établissement d’une coopération scientifique et technique. Ils sont aussi
intéressés par les secteurs de production de lait et de viande, par la pêche
(industrie), par le développement des services…
N’étant
pas moi-même concerné par ces propositions, je leur suggère d’entrer en contact
avec notre ambassade à Berlin, avec la Chambre de Commerce de Nouakchott, le
Patronat et surtout la Zone franche de Nouadhibou. Toutes ces structures seront
prêtes à leur donner les informations nécessaires pour mieux encadrer cette
entrée des opérateurs polonais dans l’espace mauritanien. Ils décident alors
d’organiser un voyage en février prochain pour «voir ce qui peut être fait».
Ils insistent encore sur l’aspect développement des relations universitaires.
Ce sera possible surtout que le pays a mis en place des établissements
d’excellence et s’oriente vers la formation professionnelle. Peut-être qu’un
contact avec l’Université de Nouakchott et les différentes écoles spécialisées
dans la formation (Polytechnique, ingénieurs, travaux publics…), serait
édifiant.
Je
finis cette première journée par une visite guidée dans le Palais royal et dans
ses merveilleux jardins. Un moment de détente mais aussi d’exploration d’un
passé toujours présent.
La Pologne est un pays qui a existé malgré les
velléités de ses voisins, malgré les guerres qui l’ont dévasté plus d’une fois.
Tout est reconstruit, tout est restaurer pour reconstituer le passé prestigieux
d’une Pologne indépendante. Mais partout, on rappelle les destructions et les
limites des reconstructions.