Maouloud
Ould Sid’Ahmed, son nom officiel, Loula Ould Najim, le nom par lequel l’appellent
ses parents et amis. Il est le seul survivant «sûr» de la tuerie de Diabali. Lundi,
je faisais ici un appel à sa faveur parce que tout le monde commençait à s’inquiéter.
Il a été remis ce jeudi à l’Ambassadeur de Mauritanie par les autorités
maliennes après une semaine de captivité et quatre jours de cavale dans la
savane.
D’après
les premières déclarations du rescapé, l’unité de l’Armée malienne a décidé de
les exécuter en pleine nuit en tirant droit sur eux alors qu’ils étaient
rassemblés près de la voiture. Heureusement pour lui que les éléments de l’unité
n’ont pas vérifié si tous les prédicateurs étaient morts. Il a vu certains se
débattre dans leur sang en psalmodiant la profession de foi des Musulmans. Légèrement
abrité par la voiture, il vit le chauffeur et l’apprenti (tous deux Maliens)
ramper sous la voiture et aller près du mur de l’enceinte. Un mur pas long du
tout. Quand il l’enjambe, les deux autres avaient disparu. Ce fut la dernière
fois qu’on les a vus. On parlera d’un lynchage public opéré par les villageois
au petit matin, on dira plus tard que les deux hommes sont toujours en vie et
qu’ils chercheraient à joindre la Mauritanie.
Maouloud
lui erra quelques longues journées avant de tomber sur des villageois parmi
lesquels vivait un proche parent à lui. Il fut soigné et remis aux autorités
maliennes qui le gardèrent tout ce temps. Visiblement ceux de Kati ne voulaient
pas qu’il soit remis aux autorités de son pays. C’est donc une victoire du
fragile gouvernement d’union nationale à laquelle nous avons assisté aujourd’hui.
Tant mieux.