Il
y a quelques jours, de nombreux Mauritaniens commémoraient la mémoire du leader
irakien Saddam Hussein. Ce chef exécuté le 30 décembre 2006 par le pouvoir
installé par les Américains. Une exécution filmée pour détruire le mental de la
résistance irakienne et compléter l’image négative qu’on voulait donner du
dirigeant irakien. Une exécution qui s’est finalement retournée contre ses
organisateurs.
Saddam
Hussein mourra en héros et en martyr selon l’acception arabe et islamique. En
héros parce qu’il n’aura pas tremblé. Il a gardé le sourire qui avait pris la
forme d’un défi à ceux qui l’avaient jugé et exécuté. En martyr parce qu’il
aura répété la profession de foi musulmane jusqu’à ce que mort s’en suive. Il
est pour cela le premier mort de l’Islam à avoir pour témoin la planète entière,
les milliards de personnes qui ont visionné et/ou qui visionneront les images
de cette exécution. Pour cela il mérite célébration aux yeux de nombreux Arabes
et Musulmans.
On
peut être d’accord ou pas avec Saddam Hussein et le parti Baath en général,
mais on ne peut nier deux choses :
1.
Malgré tout ce que l’Occident – les Américains en premier – a fait pour ternir
l’image du régime de Baghdad et justifier la destruction qu’il préparait,
malgré le manque évident de scrupules dans la campagne de communication engagée
contre ce régime et les gens qui le représentent, jamais les Américains et
leurs alliés n’ont pu prétendre que les cadres Baaths ont détourné les
richesses du pays, ouvert des comptes à l’extérieur et/ou enrichi les leurs.
Nous avons vu pour les chefs d’Etats de Libye, de Tunisie, d’Egypte et de bien
d’autres pays arabes…
2.
Malgré toutes les tentatives, aucun des dignitaires du régime n’a trahi la
cause ou le chef. Alors que nous verrons ailleurs tous les régimes s’écrouler à
cause du débauchage de leurs symboles, des retournements des uns contre les
autres.
Pour
ces deux raisons, je crois que l’expérience irakienne du Baath n’a pas été
qu’un simple épiphénomène, une simple réaction inspirée par un nationalisme
sectaire et épidermique. Elle a de la profondeur qui en fait une flamme dont la
chaleur peut être atténuée par la cendre, le froid, l’eau, bref tous les aléas
qui peuvent endormir une flamme sans l’étouffer. Le monde arabe s’en
souviendra bien un jour.