samedi 6 octobre 2012

Qui s’en rappelle encore ?


Le 6 octobre 1973, les armées arabes, égyptienne et syrienne d’abord, jordanienne et irakienne ensuite, attaquent Israël.
«Harb tishriine», la guerre d’octobre, c’est le nom donnée par la partie arabe, les Israéliens l’appellent «la guerre de Kippour». Pour les premiers, elle a intervenu au moment où la communauté musulmane vivait le Ramadan. Pour les seconds, ce 6 octobre est un jour de jeûne (Yom Kippour). Des jours sacrés pour les uns et pour les autres…
Le monde retiendra des conséquences de cette guerre : le choc pétrolier faisant suite à la réaction des pays arabes et les Accords de Camp David (Israël-Egypte) ouvrant la voie à une normalisation avec Israël. Normalisation qui se poursuivra en termes de négociations entre Israël et les autres pays du Front (Syrie, Liban, Jordanie) d’une part et les Palestiniens d’autre part.
Avec les Palestiniens, cela donnera le projet d’Etat palestinien avec les Accords d’Oslo qui donnait naissance en 1994 à l’Autorité Palestinienne et qui permettait à Israël de se présenter comme un Etat «normal» dans un environnement où son implantation a causé tant de malheurs.
Après les accords avec la Jordanie, le Liban et les négociations jamais abouties avec la Syrie, l’Occident impose l’Etat hébreu et réussit à lui trouver des «amis» dans la région. Un bureau de coordination est ouvert à Doha, des percées sont enregistrées à Rabat, Tunis et dans d’autres pays.
Mais la Mauritanie sera le pays le plus «engagé» sur la voie de la normalisation avec l’établissement de relations diplomatiques avec Israël, concluant un processus commencé au début des années 90. En 2005, la visite du ministre israélien des affaires étrangères, le plus à droite de tout le gouvernement israélien Sylvain Shalom, consacre l’excellence de ces relations. Il faudra attendre l’arrivée au pouvoir de Ould Abdel Aziz pour voir rompre ces relations.
Il y a quelques années, la guerre d’octobre ne passait pas inaperçue. Mais le printemps arabe est passé par là, avec sa conséquence immédiate forçant une normalisation cette fois-ci des rapports entre la mouvance islamiste et l’Occident. La trêve a consisté à renvoyer la cause palestinienne loin du théâtre des discours…
Qui se souvient encore de la Palestine et de ses malheurs ?