Réuni
ce mardi 31/12, le Conseil de la Magistrature dirigé par le Président de la
République, a évité d’aborder la question des affectations qui prend en général
une grande partie de son temps. Comme il n’a pas été question de l’avancement
en grade. Une seule décision concernant le personnel a été prise :
entériner le recrutement de huit nouveaux Magistrats dont une femme. Une première
en Mauritanie, même si une femme est en fin de formation à l’Ecole nationale d’administration,
de journalisme et de magistrature (ENAJM). Une avancée à saluer en ces temps de
recul majeur et de régression mentale…
Mais
la grande décision reste la création d’un Tribunal spécial chargé des crimes de
l’esclavage. Dans un pays où la question du traitement réservé par la justice à
la pratique est controversée, il est important d’avoir une Cour spécialement
dédiée à faire appliquer la loi criminalisant la pratique.
Avec
cette innovation, la criminalisation prendra forme. Ce qui évitera toutes les
indulgences relevant souvent de la mauvaise volonté des Juges et donnant une
image négative du pays. Permettant l’application stricte de la loi.
Il
est désormais difficile d’empêcher une procédure liée à la pratique d’aboutir à
une condamnation effective des auteurs. Les victimes sont désormais certaines
de trouver réparation. Ce qui devrait rassurer les organisations de défense des
droits humains qui font de la lutte contre l’esclavage une cause.
Parce que des cas sont signalés ici et là, il y a lieu
d’aller vite dans la procédure de mise en place d’une telle juridiction. Le plus
vite sera le mieux.