Quand
Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a été reconduit comme Premier ministre, que 15 membres
de son gouvernement démissionnaire ont été conservés, on a compris qu’il s’agissait
là d’une volonté de garder l’ossature de l’équipe gouvernementale qui avait
lancé des projets essentiels pour le pays. Une manière pour le Président de la
République, futur candidat, de renforcer son bilan qu’il s’agira de présenter
aux électeurs.
Sur
le plan des infrastructures, le nombre de routes qu’il va falloir terminer ou
lancer avant le démarrage de la campagne : Kiffa-Tintane, Kiffa-Kankossa,
Néma-Amourj, Néma-Bassiknou, Atar-Awjeft, Atar-Tijikja, Choum-Torchane,
Fdérick-Twajil, Aweyvia-Keur Macène, Tiguind-Mederdra, Chogar-Maal,
Ghayra-Barkéwol… Toutes ces routes devront être soit réalisées avant juin, soit
largement entamées. Le ministre Yahya Ould Hademine qui a été directeur général
de ATTM, l’entreprise de travaux qui a eu la plupart des marchés des routes,
sait parfaitement là où il faut agir pour accélérer les travaux.
Le
deuxième chantier important est celui de l’eau. Le projet Aftout Chergui doit
permettre la réalisation de 800 kilomètres de conduite à partir de Foum
Legleyta pour alimenter tout le triangle de la pauvreté. Lancé en 2011, ce
projet doit être accéléré pour essayer de faire parvenir l’eau aux populations
ciblées avant la future saison sèche.
Mis
à part, l’annulation de la dette des agriculteurs, de nombreux chantiers
peinent à aboutir dans le secteur agricole. Aussi faut-il remarquer que le
dernier changement de gouvernement n’a pas été l’occasion de restructurer un
secteur qui ne peut continuer à gérer et l’agriculture et l’élevage. L’urgence
est de créer un secteur autonome chargé de l’économie pastorale.
La
mise en œuvre d’une politique de production d’énergie propre (solaire,
éolienne) permet aujourd’hui d’augmenter considérablement le potentiel
mauritanien dont une partie est déjà vendue au Mali. A l’approche de l’hivernage
– dans quelques quatre mois -, le ministère doit déjà concevoir une solution
pour le problème d’assainissement de Nouakchott.
L’Etat
de droit a besoin d’une justice assainie. Mais avant tout du rétablissement de
la confiance en cette justice qui a été incapable de changer fondamentalement. La
création d’un tribunal chargé de réprimer les pratiques esclavagistes est
certes une nette avancée. Le pays a besoin cependant de sentir qu’il y a une
volonté réelle de réformer le secteur, de l’assainir, de le dépolitiser, de le
professionnaliser et de lui redonner le rôle qui est le sien dans l’établissement
de l’Etat de droit, accomplissement ultime des efforts communs…
L’éducation, la santé, l’emploi, la cohésion sociale,
la réforme de l’administration, la culture, les jeunes, les femmes, la lutte
contre l’esclavage, l’apurement des passifs… tellement de chantiers où le
travail doit être visible au plus vite pour redonner confiance au pays et à ses
habitants.