On sait désormais lesquels des partis de la coordination de l’opposition démocratique acceptent d’engager un processus de dialogue avec le pouvoir. L’UFP, le RFD, la Convergence démocratique, Tawaçoul, Hatem… n’y vont pas sous différents prétextes. Pourtant tout indiquait que Tawaçoul (Islamistes) et la Convergence de Me Mahfoudh Ould Bettah allaient faire partie de ceux qui optent pour le dialogue. La méfiance a finalement été plus pesante que la logique de l’opportunité politique ainsi ouverte devant les acteurs de la vie publique nationale. Pour les autres partis, on savait, à l’avance, que les «rapports personnels» avec Ould Abdel Aziz empêcheraient toute convergence. Mais est-ce pour autant que le dialogue est compromis ?
Non ! Entre le pouvoir, l’APP de Messaoud Ould Boulkheir et le Wi’am de Boydiel Ould Hoummoid, le meilleur schéma peut être trouvé. A propos des élections d’abord. Il ne faut pas s’arrêter à la seule nécessité de les reculer, mais faire du dialogue le moyen d’affiner les conditions du déroulement du scrutin en garantissant plus de transparence et une meilleure représentativité. Code électoral, découpage électoral, règlement de la question du quota féminin, de celle des nouvelles cartes d’identité, mise en place d’une CENI consensuelle et indépendante, nomination d’un ministre de l’intérieur «neutre»… Tellement de choses à faire et qui n’ont pas besoin d’un consensus formel.
On peut malheureusement avoir une «petite» ambition et penser ce dialogue en terme de report des élections pour permettre de garder le statu quo actuel (une Majorité absolue au Président et Ould Boulkheir à la tête de l’Assemblée nationale) et/ou en terme de participation à un gouvernement d’union. Mais les partenaires engagés peuvent, rien ne les en empêche (ni leurs cursus politiques, ni les perspectives ouvertes), voir plus grand pour eux-mêmes et pour le pays. Et à ce moment-là, ils auront gagné tous leurs paris.