C’est l’histoire que je découvre en ce
jour de lundi : alors que les passagers de Mauritanie Airlines
International (MAI) devant aller à Casablanca depuis le matin attendaient
encore à l’aéroport de Nouakchott à 13 heures, la compagnie affrétait ses
avions à Air Sénégal International. Cette dernière tient, malgré ses
difficultés nées de la mauvaise gestion qu’elle a endurée, à fidéliser une
clientèle, à rester présente dans un espace qui l’intéresse et qui lui
rapporte. La MAI, elle, ne semble pas préoccupée par sa clientèle, ni par ce
qui rapporte.
On va nous dire que l’affrètement est plus
rentable que l’acquisition d’une flotte, c’est ce que tout le monde a dit au
début de la création de la compagnie. On a passé outre en arguant qu’il fallait
être souverain et payer des avions pour satisfaire notre ambition. Notre
ambition ?
Si notre ambition n’est pas de couvrir
l’espace africain, que peut-elle être ? Si l’ambition de la compagnie
n’est pas de satisfaire sa clientèle en premier, que peut-elle être ? La
situation est celle-là aujourd’hui. Et même avec ses affrètements, les avions
restent sous-exploités nous dit-on. «A peine 40% de leur capacité…», certifie
un connaisseur. Ceci dit, la présence des couleurs mauritaniennes dans ces
espaces est quand même une source de fierté. S’il n’y avait pas ce magazine de
la compagnie qui s’appelle «El Moussafir»
(Le Voyageur).
Environ 80 pages de papier glacé difficile
à manier, avec des textes souvent mal écrits, beaucoup de fautes d’orthographe
et des connaissances approximatives. Sans parler de la mise en page qui est exécrable.
Pour vous donner une idée, j’ai choisi de partager avec vous quelques «blagues» proposées par le magazine (en
gardant fautes et ponctuation).
«C’est
un Mauritanien qui est parti au Japon, le premier jour… il a dormi jusqu’à
11:30,…alors les japonais l’ont cru mort, l’ont enterré»
«-Mon
papa c’est le plus rapide du monde, dit le premier. Il fait Nouakchott Rosso en
deux heures.
-Et
qu’est-ce qu’il fait ton papa ?
-Il
est chauffeur de taxi.
-Mon
papa est plus rapide que le tien, il fait Nouakchott-Paris en deux heures.
-Ah ?!
-Ouais,
il est pilote à Air Mauritanie.
-Un
peu court, Le mien il est encore plus rapide.
-Oh ?!
-Il
est fonctionnaire à la wilaya. Il termine son boulot à 5 heures, et à 4 heures
il est déjà à la maison»
«Un
monsieur a rempli son fourgon pleine de poules est part pour les vendre au
marché de Rosso. En arrivant de Nouakchott, il a trouvé 1 barrage de gendarme.
Le gendarme dit : d’où tu viens ? et c’est quoi ces poules ? et
pourquoi sont grosse comme ça ? Qu’est-ce qui tu leurs donne à
manger ?
Le
vendeur : parce que je leurs donne du blé et noukhala. Le gendarme :
ah oui c’est comme ça ? Tiens une amende de 500 UM. 2ème
barrage a Tiguent : les mêmes questions du gendarme. Et pourquoi les
poules sont grosses ?
Parce
que je leurs donnes de la salade et des frites et du fromage .le gendarme
dit : tu te moque de moi, alors je te fais une amende de 1000um. Le
vendeur est parti fâcher .en arrivant au à Rosso, un 3ème barrage
.le vendeur paniquée dit : tout ce que j’ai dit c’est pas bon, et il
s’arrête devant le gendarme. Le gendarme : …et pourquoi sont
grosses ? le vendeur : moi je leurs donne les sous et eu font leur
courses»
Parce qu’elles ne font pas rire, parce
qu’elles sont mal écrites et truffées de fautes, nous n’en retenons que trois
indications pour le voyageur qui arrive en Mauritanie : la paresse du
Mauritanien, la clochardisation de son administration et le rapport à l’argent
de ses postes de contrôle.
A retenir enfin, ce «proverbe arabe» qui dit : «un
esclave qui n’est pas à toi est un homme libre». Tout homme nait
libre ! et il y avait d’autres proverbes et moralités à promouvoir qui ne
soit pas celle-là.